Monsieur Bonheur…

Monsieur Bonheur vous êtes appelé à la barre !

Mais de quel forfait  au juste m’accuse –  t –  on ?

Vous en conviendrez  c’est pour le moins bizarre !

Auriez vous peur de ne pas être sur mes cartons ?

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Vous savez pour moi c’est  couramment le bazar

Depuis la nuit des temps ,   d’Epicure à Platon

L’angoisse de me perdre d’ un coup du hasard

Les incitent  tous à courir  ce marathon .”

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Insaisissable vous jouez  le  fanfaron

Jamais vous ne larguez enfin les amarres

Vos recettes, nous en avons plus que marre .

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Monsieur le juge,  je ne suis pas une  star

Qui au diapason  fait chanter sa guitare,

Chacun peut me trouver, il n’est jamais trop tard.

Si tu veux …

Pour Durgalola un petit soupçon de grâce en participation.

Si tu veux qu’en toi à l’avenir

Chante la grâce sans rébellion

Soulève la soie de tes souvenirs

Que    sa   substance  sans   façon

S’immisce    dans   la   suite   à venir

Saisis   chaque   soleil,  chaque  frisson

Serre    les    souvent   pour  les  retenir

Sculpte    le    sublime   sans    contrefaçon

Loin       du      silence     dansent   à    l’unisson

Les   secrets   saltimbanques   de       tes      désirs.

Jeudi poésie

Nous avons cueilli la vérité au jardin

Sous le regard timide d’une fleur anonyme

Nous avons atteint l’éternité

Dans l’instant infini

Où deux soleils se font face

*

Je ne parle pas

Des murmures effrayants dans la pénombre

Je parle de la lumière du jour

Des fenêtres ouvertes et de l’air frais

D’un fourneau où brulera l’inutile

*

Et d’une terre fertile

Aux floraison variées

De naissance, d’évolution et de fierté,

Je parle de nos mains amoureuses,

Passerelle pour traverser la nuit lumineuse,

Bercée par les parfums et la brise.

*

Viens dans la prairie

Dans la vaste prairie

Et appelle moi à travers

Les houppes soyeuses des acacias

Comme le cerf appelle sa compagne.

*

Extrait de la Conquête du jardin de Forough Farrokhzad

J’ai découvert cette femme poète iranienne grâce au livre « l’oiseau captif » de Jasmin Darznik que je vous recommande . Une biographie romancée bouleversante de cette jeune femme éprise de poésie qui n’a jamais renoncé à sa liberté, à son indépendance malgré toutes les souffrances et renoncements.

Forough Farrokhzad a grandi à Téhéran dans les années 1930, au sein d’une famille de sept enfants. Dans la maison règne une discipline de fer, et les enfants n’appellent pas leur père « papa », mais « général ». Très tôt, Forough manifeste un vif intérêt pour la poésie persane et dévore les recueils que ses frères étudient, eux qui ont la chance d’aller à l’école. À l’âge de seize ans, Forough épouse son amour de jeunesse, Parviz, sur décision du général qui tient à éviter un scandale. Mais alors que beaucoup de jeunes filles n’ont pas la chance d’épouser l’homme qu’elle aiment, Forough ne tarde pas à déchanter : l’homme qu’elle a épousé n’est pas exactement celui qu’elle imaginait.
Alors elle se remet à écrire et entre ses vers se devine quelqu’un qui ne fait pas semblant de vivre. Une femme, une vraie. Et même une poétesse. Une qui, sans même s’en rendre compte, va révolutionner la scène littéraire iranienne en écrivant sur le sentiment amoureux, le désir et l’amour charnel, des thèmes traditionnels de la poésie persane, mais qui, venant d’une femme, vont provoquer un séisme sans précédent dans la société iranienne et vaudront à Forough Farrokhzad une réputation sulfureuse.

Bon dimanche

La neige – le pays en est tout recouvert –
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l’horizon désert,
Par des vibrations d’azur tendre et d’or vert,
Dans l’éblouissement, la pleine lune émerge.

A l’Occident s’endort le radieux soleil,
Dans l’espace allumant les derniers feux qu’il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l’arrose.
L’ombre de ses replis a des pâleurs d’iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.

Jules Breton
Les champs et la mer, 1883

Les photos ont été prises hier, la Moselle commence à se couvrir de plaques de gel sur sa portion canalisée. La promenade fut tonique et sportive alternant patinage non artistique et marche rapide.

Jeudi poésie

Je vous propose un poème de Solène Vosse ( un clic pour aller sur son blog) tiré de son recueil le printemps reviendra , il revient toujours.

L’oiseau

C’est une idée dans l’air

Un mot sur une page

C’est l’infini,

La liberté, les voyages

Sur la branche qui craque ,

Il est posé

Il n’est pas l’aile droite, ni la gauche ,

Il est l’oiseau

Son instinct lui dit d’avoir confiance en ses ailes

Il ne se soucie pas de ce qu’il mangera demain

Petit à petit il fait son nid

Il chante aujourd’hui comme hier

Il chante comme il vole

Aussi fort qu’un coeur peut aimer

Aussi haut qu’une âme peut aller

Et si tu le mets en cage

C’est des nuages dont il rêvera..

Jeudi poésie

LA FLEUR DE L’ÂGE

Voici le jour naissant
Houblon de la lumière
Le frou-frou des paupières
Et le premier passant

Sous le rêve encore chaud
La conscience chemine
Et déjà le soleil
Gonfle ses étamines

On marche sans penser
Vers un destin plus clair
L’oiseau lit son passé
Dans la paume de l’air

Les voiles des vergers
Lentement se redressent
La terre s’agrandit
D’un halo de tendresse

Un sourire suffit

Pour combler ce regard

Tout l’amour est donné

Le coeur a pris sa part

Et debout dans le ciel

Offrant des mains béantes

Je glisse peu à peu

Vers une aube qui chante

René Guy Cadou

Jeudi poésie

Une chambre au Bernstorff Palace près de Copenhague de Johan Vilhelm Gertner

Silence

Nous nous taisions : c’était l’heure troublante et chaude
Où le soleil frémit sur les rideaux croisés,
L’heure lourde où l’amour, dans l’air assoupi, rôde…
Une rose effeuillait ses parfums apaisés.

Vous ne me disiez rien de vos tristes pensées,
Je ne vous disais rien de mes amers chagrins,
Mais le temps s’écoulait entre nos mains pressées,
Comme un collier de deuil dont on compte les grains.


Nous nous taisions, penchés sur le silence tendre ;
Une caresse errait en cette obscurité,
Et je sentais mon âme éperdument se tendre
Vers votre âme tremblante, éprise de clarté !

L’arome de la fleur passait, tel un sourire ;
La chambre s’emplissait d’espoir et de regret :
Nous pensions les mots doux que nous n’osions pas dire ;
Nous nous taisions, gardant chacun notre secret…

O silence ! c’était l’heure troublante et chaude
Où le soleil frémit sur les rideaux croisés,
L’heure lourde où l’amour, dans l’air assoupi, rôde…
Une rose effeuillait ses parfums apaisés.

Marie – Béatrice de Baye ( tiré du recueil Femmes aimées , entre peintures et poésies )




(Baronne de Baye)

Si vous voulez …

S  i vous  voulez voir la  rouge lysimaque

A  u bord de l’onde , ses longs épis rose

L  aisser  des  taches de sang en flaque

I  rradier le vert en fleurs d’apothéose,

C  heminez sans souci près de la rivière ,

A   partir  de  juin et pendant tout l’été ,

I  l est sur qu’elle sera au rendez – vous.

R  ougette, herbe aux coliques, salicaire 

E  lle peut soigner,nourrir, un autre atout.

Plaisir d’été

N aturellement     sucrée,   juteuse    et    désaltérant  E

E lle   se   distingue   par   son  noyau  libre du  brugno  N

C aractérisée    par    sa  peau  fine  et   lisse  à  l’infin  I

T   oucher     la  nectarine       est     un     vrai     plaisi  R

A liment    riche   en    anti – oxydants    et   vitamine   A

R ésistant     mieux    que   la   pêche  à  tout transpor  T

I l  lui est possible d’être blanche, jaune dans notre sa C

N ous   la  trouvons   tout  l’été  sur les étals du  march E

E lle    est   le  fruit  d’excellence  de cette belle saiso N