Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.

Pour cette quinzaine Lilou nous dit :

Comme je reviens de mariage de ma fille et que samedi ce sera le 51ème anniversaire du mien, je propose : Les couples.

Je vous propose une oeuvre de Jean Joseph Vaudechamp

J’ai un peu triché sur ce couple car il ne s’agit pas de deux époux mais d’Edmond Jean Forstall ( marchand , banquier et planteur de sucre) et de sa fille Désirée. Le père porte un manteau de costume à larges revers un gilet violet foncé et une chemise blanche. Il est assis sur une chaise à dossier en bois et tient dans ses mains un livre ouvert. Il se présente à nous de trois quart. Il arbore à peu près le même sourire que Désirée. Sa fille âgée de douze ans aux cheveux bruns relevés en chignon porte une robe blanche au corsage froncé aux manches transparentes, une large ceinture marque sa taille. On lui donnerait facilement quelques années de plus. Elle tient dans sa main droite une paire de gants blancs. Ce tableau a été peint en Louisiane où l’artiste lorrain passe ses hivers et fait partie de la collection historique de la Nouvelle Orléans .

Pour en savoir plus sur cet artiste lorrain je vous joins la fiche de mon mari .

VAUDECHAMP  Jean Joseph

Rambervillers 1790 – Neuilly-sur-Seine 1864

Peintre

Fils du chantre de la paroisse de Rambervillers qui fut ensuite instituteur.

Une de ses tantes paternelles, Marie Jeanne (née à Mandray, 88, en 1764), fut la gouvernante puis la maîtresse du poète et académicien Jacques DELILLE, de 26 ans son aîné, qui finit par l’épouser.

Jean Joseph passa vraisemblablement sa jeunesse à Rambervillers où un frère et deux sœurs naquirent à partir de 1805. Il entra en 1811 à l’Ecole des beaux-arts et fut l’élève d’Anne Louis GIRODET dont il avait peut-être fréquenté l’atelier auparavant, celui-ci étant un ami de DELILLE. Il figura régulièrement au Salon à partir de 1817 et prit part en 1830 à l’exposition de l’éphémère Musée Colbert créé l’année précédente par Henri GAUGAIN. Il avait épousé en 1824 Marie Rosalie FOUQUET dont il eut trois enfants. En novembre 1831, il embarqua pour la Nouvelle-Orléans où il se rendit régulièrement jusqu’en 1839, tout en revenant passer la belle saison en France. Il devint rapidement le portraitiste favori des notables et des grands propriétaires de Louisiane, séjournant parfois longuement dans une plantation pour peindre plusieurs membres d’une même famille. Son succès et sa réussite financière (30 000 dollars gagnés entre 1831 et 1833 selon William DUNLAP) attirèrent outre-Atlantique d’autres portraitistes français dont Jean Joseph BILFELDT (né à Avignon en 1793) et Jacques AMANS (né à Maastricht en 1801) qui firent la traversée en sa compagnie, sans oublier Adolphe RINCK*. De retour à Paris, il continua à peindre en dépit d’une rude concurrence parmi les portraitistes et participa au Salon jusqu’en 1848, obtenant une médaille de 3e classe en 1843. Son décès (souvent fixé à tort en 1866) fut déclaré par son fils Adolphe (né à Paris en 1824) qui était alors quincaillier à Argenteuil.

Les portraits à l’huile de VAUDECHAMP portent la marque de sa formation néo-classique. Remarquables par la précision du dessin et le velouté de la touche, ils se détachent sur un fond sombre ou un arrière-plan de ciel dégradé, plus rarement un pan de paysage, mettant le sujet en valeur à la façon des miniaturistes. Malgré une prédilection pour la représentation en buste, l’artiste élargit parfois le cadrage mais ne s’adonne que rarement au portrait en pied. Si les vêtements ou des éléments de mobilier traduisent l’aisance sociale des modèles, ces signes extérieurs de richesse cohabitent avec les stigmates du temps dans les portraits de femmes âgées.

Selon GABET (1831), le gouvernement royal lui commanda un Saint Charles Borromée pour la chapelle de la Manufacture de Beauvais et une copie d’après GIRODET du portrait du marquis de Bonchamps, général vendéen qui avait participé à la guerre d’indépendance des Etats-Unis.

Considéré en France comme un peintre relativement mineur, il exerça une grande influence sur les artistes de la Louisiane où est conservé l’essentiel de son œuvre. Edgar DEGAS possédait de lui un Portrait d’homme daté de 1833, sans doute acquis lors de son séjour à La Nouvelle-Orléans en 1872-1873.

Le State Museum of Louisiana de cette ville a consacré une exposition à VAUDECHAMP en 1967.

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Jeudi poésie

Jill Bill ( clic) à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine nous donne comme thème : revenir, le retour .

Printemps est revenu ,

Chante  la violette,

Sans courber la tête

Près de l’arbre chenu .

Les cygnes vers les  nues

Se joignent à la fête

Quand le soleil prête

Ses rayons  assidus .

Même les gendarmes,

Sur l’écorce grenue,

Déposent les armes,

Pour Râ le bienvenu .

Le vent  en goguette

Chasse les nuages,

Courbant les fleurettes

Au seyant corsage.

Je vous propose aussi ce poème de Georges Rodenbach

Quand on rentre chez soi, délivré de la rue .

Quand on rentre chez soi, délivré de la rue,
Aux fins d’automne où, gris cendré, le soir descend
Avec une langueur qu’il n’a pas encore eue,
La chambre vous accueille alors tel qu’un absent…

Un absent cher, depuis longtemps séparé d’elle,
Dont le visage aimé dormait dans le miroir ;
Ô chambre délaissée, ô chambre maternelle
Qui, toute seule, eût des tristesses de parloir.

Mais pour l’enfant prodigue elle n’a que louanges…
L’ombre remue au long des murs silencieux :
C’est le soir nouveau-né qui bouge dans ses langes ;
Les lampes doucement s’ouvrent comme des yeux,

Comme les yeux de la chambre, pleins de reproche
Pour celui qui chercha dehors un bonheur vain ;
Et les plis des rideaux, qu’un frisson lent rapproche,
Semblent parler entre eux de l’absent qui revint.

La chambre fait accueil ; et le miroir lucide
Pour l’absent qui s’y mire, est soudain devenu
Son portrait-grâce à quoi lui-même il élucide
Tant de choses sur son visage mieux connu,

Des choses de son âme obscure qui s’avère
Dans ce visage à la dérive où transparaît
Son identité vraie au fil nu du portrait,
Pastel qui dort dans le miroir comme sous verre !

Florelle

Pour les prénoms du mercredi à la cour de récré de Jill Bill un clic sur le logo.

F lorelle garde toujours les yeux ouverts,

L e regard rivé sur ce qui déraisonne.

O n la dit nostalgique d’un autre univers,

R êvant de centaures et autres amazones.

E lle écoute la voix qui en elle résonne,

L e lâcher prise quand tout va de travers,

L oin des soucis au désir elle s’abandonne,

E n écartant de son chemin tous les revers.

à la découverte du Moyaland

Pour l’atelier 218 chez Ghislaine un clic sur le logo .

Sujet 3 

un texte avec au moins 5 mots commençant par  » H

 Sujet 4

 Un texte avec des mots commençants par  «  » Che «  »

Si vous cherchez une exposition originale à visiter, pas d’hésitation rendez – vous au château de Courcelles à Montigny – les – Metz. Aucun danger de voir vos cheveux se dresser sur la tête en essayant de comprendre l’artiste, vous allez cheminer au gré de ses pensées dans un univers hors les murs, le moyaland.

Entre art figuratif kitsch et univers numérique, vous retrouverez des personnages récurrents comme Dolly la brebis créée d’après le premier mammifère cloné de l’histoire et un autoportrait inspiré du personnage de Pinocchio qui lui permet de se représenter dans ses œuvres. Car Patrick Moya a un cheval de bataille pour la démarche de l’artiste, il doit toujours être au centre de l’œuvre, aussi si par hasard vous ne voyez pas son nom sur un des ses tableaux ou sculptures , c’est que vos lunettes ne sont plus à la hauteur de leur fonction.

Chez lui intégrer son nom, voire son image dans l’œuvre est une nécessité. La démarche peut paraitre quelque peu narcissique, mais j’avoue que je me suis laissée emporter par les différents univers qu’habilement le parcours de l’exposition nous propose.

Le clin d’œil à Watteau avec « l’embarquement pour Moya » est particulièrement bien vu dans le triptyque ci – dessous .

Si l’artiste utilise tous les supports pour faire vivre ses personnages, le monde virtuel n’est pas oublié car Moya crée son propre métavers où il se met en scène avec son avatar . L’exposition du château de Courcelles y figure en bonne place ce qui permettra de la voir quand celle – ci aura fermé ses portes à Montigny.

Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.

Pour cette quinzaine Lilou nous dit :

Comme je reviens de mariage de ma fille et que samedi ce sera le 51ème anniversaire du mien, je propose

Les couples

Pour ce samedi je vous propose un tableau de Victor Prouvé : les adieux d’un réserviste. 1887

Ici le couple est à la peine de devoir se séparer en raison de la guerre , il s’agit là de celle de 1870. On ne peut que s’émouvoir en voyant cette scène , le soldat serrant dans les bras tout ce qui lui est le plus cher, son épouse et ses enfants. Comme le dit un critique  » La mère désolée a une expression touchante et dans ce groupe enlacé dans un suprême baiser, on trouve une émotion vraie qui vous saisit et vous touche  » La peinture de l’artiste quitte le domaine métaphorique qui lui est cher. Prouvé rappelé pour une période de 28 jours peut facilement se projeter dans la situation qu’il décrit et commence à envisager différemment son rapport au réel.

On reconnait sur ce tableau le célèbre uniforme au pantalon garance qui sera porté par l’infanterie française jusqu’en 1915, année durant laquelle il est remplacé par le célèbre uniforme bleu-gris, plus discret et plus adapté à la guerre de tranchées qui vient de s’installer. Cette scène est imaginée par le peintre Victor Prouvé en 1887, période durant laquelle le sentiment nationaliste est très fort en France, tout comme le désir d’en découdre avec les Allemands après l’humiliation subie en 1871 et la perte de l’Alsace-Lorraine, et de nombreux artistes se consacrent alors à l’exaltation du patriotisme et de l’abnégation du soldat prêt à mourir pour sa patrie, qui trouvera une tragique réalité en 1914. Ainsi, les adieux de ce fantassin du 26ème RI, pour lequel le ciel tourmenté en arrière-plan ne laisse rien présager de bon, possèdent une caractère tristement prémonitoire.

Pour rappel la fiche de mon mari sur cet artiste( je n’ai pas mis la liste de ses œuvres et de ses publications, mais sachez qu’il y en a vraiment beaucoup)

 PROUVÉ  Victor Emile

Nancy 1858 – Sétif (Algérie) 1943

Peintre, dessinateur, graveur en taille-douce et sur bois, sculpteur, décorateur et professeur de dessin et de peinture

Fils d’un dessinateur en broderie également modeleur céramiste chez Charles gallÉ et d’une mère lingère ; beau-frère de Michel COLLE* qui épousa sa belle-sœur en 1905.

Elève à l’Ecole primaire supérieure de Nancy à partir de 1872, il entra l’année suivante à l’Ecole municipale de dessin où il reçut l’enseignement du sculpteur Charles pÊtre puis de Théodore DEVILLY* qui lui fit découvrir l’art de DELACROIX. Il y obtint le prix d’excellence dès l’année suivante et se lia avec Emile FRIANT*, Camille MARTIN* et Mathias SCHIFF*. En 1877, une bourse municipale lui permit de se rendre à Paris où, admis aux Beaux-Arts, il fréquenta pendant cinq ans l’atelier d’Alexandre CABANEL où le rejoignit son ami FRIANT. Il réalisa au Louvre des copies des maîtres anciens, certaines commandées par la commission du musée de Nancy. Sa formation académique l’incita à se présenter – sans succès – aux essais du concours du Prix de Rome en 1881, 1883 et 1885. Après son service militaire à Béthune (1882-83) il vécut dans la capitale tout en faisant des séjours dans sa ville natale où il se fixa définitivement en 1902. Il était en effet membre du comité directeur de l’Alliance provinciale des industries d’art fondée l’année précédente par Emile GALLÉ à qui il succéda à la tête de l’Ecole de Nancy fin 1904.

Il avait débuté en 1880 au Salon de Nancy avant d’exposer à partir de 1882 au Salon des Artistes français où il obtint une mention honorable en 1885 et, l’année suivante, une médaille de 3e classe et une bourse de voyage qui lui valut de se rendre en 1888 en Tunisie où il fit un second séjour en 1889-90. Sa participation en 1886 à l’exposition « Blanc et Noir » lui valut une médaille d’argent de 2e classe. Il fut également récompensé à l’Exposition universelle de 1889 (médaille de bronze) et à celle de 1900 (médaille d’or en décoration, d’argent en peinture). En 1890, il délaissa le Salon officiel pour celui de la Société nationale qui venait d’être créée et qui lui convenait mieux par son caractère progressiste et son ouverture aux arts décoratifs. Il en fut élu sociétaire en 1893. PROUVÉ participa aussi à partir de 1903 au Salon d’Automne dont il devint sociétaire l’année suivante. Il était largement représenté à l’exposition parisienne de l’Ecole de Nancy qui se tint à Paris en 1903.

Très impliqué dans la vie locale, il adhéra en 1893 à l’Association des artistes lorrains dont il fut élu président en remplacement de Louis GRATIA*. Admis à l’Académie de Stanislas en 1906 comme membre associé correspondant, il en devint membre titulaire en 1912. Il était membre de la Société d’archéologie lorraine depuis 1908. Un grand banquet officiel fut organisé en son honneur en juin 1912. Elu cette même année conseiller municipal de Nancy délégué aux beaux-arts, il fut nommé en 1916 vice-président du Comité régional des arts appliqués.

Il se maria tardivement en 1898 (GALLÉ était son témoin) avec Marie DUHAMEL, de 21 ans sa cadette, fille d’un ancien commerçant en gros née en Angleterre où son père menait ses affaires. Le couple eut sept enfants entre 1899 et 1918.

Trop âgé pour être mobilisé, il se rendit cependant à Gerbéviller avec Auguste RAMEL* en septembre 1914 pour dessiner les ruines. Il participa à l’effort de guerre en réalisant des affiches de propagande imprimées à Nancy chez Berger-Levrault, ainsi que des bons points patriotiques et des diplômes scolaires commandés par le ministère de l’Instruction publique. Il participa en 1918 à l’exposition au profit des œuvres de guerre organisée au Petit Palais.

L’année suivante, il succéda à Jules LARCHER* comme directeur de l’Ecole des beaux-arts et des arts appliqués de Nancy, poste qu’il occupa jusqu’en 1940, se faisant apprécier pour son dynamisme et son ouverture d’esprit. Il a révélé des artistes comme Paul COLIN, Jean lurçat et René GIGUET. La défaite de 1940 lui fit quitter Nancy pour Nantua, le Calvados puis l’Algérie où l’un de ses gendres était sous-préfet.

Bien qu’il fût comblé d’honneurs au niveau national (chevalier de la Légion d’honneur en 1896, officier en 1925, commandeur en 1937) et international (officier de l’ordre de la Couronne de Chêne du Luxembourg en 1922), il continua à participer aux expositions lorraines, à Nancy (Société lorraine des Amis des Arts, Association des Artistes lorrains) mais aussi à Remiremont (1895, 1902, 1907), Gérardmer (1896), Epinal (1911) et Longwy (1914). Il prit part à Metz, en 1907, à la première exposition de la SLAAD dont il était membre du jury. L’année suivante, il organisa l’exposition de l’Ecole de Nancy à l’invitation de la Société des amis des arts de Strasbourg. Il présenta en 1913 des œuvres à la tempera à l’exposition nancéienne « Nymphéa » dont il dessina l’affiche. En 1920, la Moselle étant redevenue française, il participa à l’exposition nationale de Metz.

En tant que peintre, V. PROUVÉ céda à ses débuts aux tentations de l’orientalisme et du symbolisme, en particulier dans Sardanapale (toile présentée au Salon de 1885, achetée par l’Etat et attribuée au musée d’Alger, aujourd’hui disparue) et Les voluptueux, surprenante composition inspirée de L’Enfer de DANTE. Ensuite, il se consacra essentiellement au portrait et aux scènes exaltant le bonheur domestique et les valeurs du travail, aussi bien dans ses tableaux de chevalet que dans ses grandes compositions décoratives. On y décèle une passion pour l’étude du mouvement et du corps humain qui s’exprime dans un style vigoureux caractérisé par des couleurs chaudes et par un graphisme précis et nerveux. Il se consacra aussi au paysage, surtout après ses deux voyages en Tunisie qui lui permirent de donner libre cours à son goût pour la couleur et la lumière. Ces œuvres tunisiennes – huiles et aquarelles – se caractérisent par une liberté de touche que l’on retrouve dans les paysages peints dans la région de Carnac où l’artiste avait une résidence secondaire et séjourna régulièrement sa famille à partir de 1912. Le paysage étant pour lui lié au dépaysement, il peignit aussi sur le motif au Pays basque, en Savoie et Haute-Savoie, en Suisse, en Corse ainsi qu’à Nantua et à Briançon où vivaient deux de ses filles.

Son aisance technique, jointe à des préoccupations sociales et à la nostalgie d’un âge d’or où l’homme vivait en harmonie avec la nature, l’incita à s’intéresser à la peinture décorative qui lui donna l’occasion de réaliser de grandes compositions pour des édifices publics :

  • Grand salon de l’hôtel de ville de Nancy (1891-92) :
    • Les mois de l’année (12 médaillons)
  • Escalier d’honneur de la mairie d’Issy-les-Moulineaux (1897-98) :
    • Les âges de la vie (l’esquisse définitive fut présentée en 3 tableaux au S. de la SNBA de 1897)
  • Salle des fêtes de la mairie du XIe arrondissement de Paris (1899-1902) :
    • Séjour de paix et de Joie (4 panneaux, les esquisses peintes, présentées au S. de la SNBA de 1902, sont conservées au M. du Petit Palais à Paris)
  • Plafond de la salle de réception de la Préfecture de Nancy (1903-04) :
    • La réunion de la Lorraine à la France (h.s.t. marouflée présentée au S. de la SNBA de 1904 puis S. de Nancy, 1904, redécouverte au début des années 1890) M. des BA, Nancy
  • Plafond de la salle du conseil d’administration de la Caisse d’Epargne de Commercy (1906) :
    • L’Agriculture (h.s.t. marouflée)
      • Les carriers (id.)

Il participa à la décoration de la salle Poirel à l’occasion de l’exposition d’Art décoratif lorrain organisée en 1904 par l’Ecole de Nancy.

Il peignit aussi des œuvres décoratives pour des particuliers (huiles sur toile, généralement marouflées) :

  • Plafond du hall de la maison de l’imprimeur Albert Bergeret à Nancy (1905, 4 jeunes femmes dans un décor naturel) Déposé après la dernière guerre et redécouvert au début des années 1990
  • Plafond de la salle à manger réalisée par Eugène Vallin pour Charles MASSON à Nancy (1906, sur le thème des Cinq sens) M. de l’Ecole de Nancy
  • Plafond pour la salle de billard de l’industriel Edouard PINOT à Rupt-sur-Moselle (1907-1908, fresque en 4 panneaux, aujourd’hui disparue)
  • Panneau pour la villa « La Loge des Prés » de Louis CORBIN, frère d’Eugène, aux Ecrennes, 77 (1918, h.s.t., scène idyllique intitulée L’Andante)
  • Panneau pour le bureau du conseil d’administration des Magasins réunis d’Eugène CORBIN à Nancy (1927, Allégorie du Commerce et de la Lorraine)

En 1925, il présenta dix panneaux sur linoleum représentant les industries régionales à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de Paris. Commandés pour le pavillon consacré à Nancy et à l’Est de la France, ils sont conservés au Musée de l’Ecole de Nancy.

Dessinateur infatigable, il remplit d’innombrables carnets de croquis préparatoires et mit son talent au service de la publicité, de l’effort de guerre, de l’illustration, sans oublier couvertures de revues, menus, diplômes, annonces de spectacles, ex-libris etc. En 1908-09, il réalisa même des portraits-charges pour la revue Le Cri de Nancy. Reconnaissable entre tous, le graphisme sinueux de ses dessins allie puissance et élégance. Il pratiquait aussi le pastel, technique de la douceur presque exclusivement réservée aux portraits de ses proches.

Le Musée de l’Ecole de Nancy possède plus de 950 dessins réalisés par l’artiste lors de ses séjours tunisiens.

A partir de 1883, il se consacra parallèlement à la gravure qu’il pratiqua jusqu’à l’âge de 80 ans. Sa production gravée approche les 450 pièces, toutes techniques confondues : eau-forte, pointe sèche, aquatinte, manière noire, lithographie, exceptionnellement burin, zincographie, monotype et même bois pour l’illustration des Centaures (1924). Il était membre de la Société des peintres-graveurs depuis 1891 et membre fondateur de la Société internationale de la gravure originale en noir en 1908. Il collabora aux albums de L’Estampe originale en 1893 et 1894 et participa en 1904 à lapremière exposition de la Société de la gravure originale en couleur. En 1922, 76 de ses estampes figuraient à l’« Exposition des graveurs lorrains anciens et modernes » présentée par le Cercle artistique de l’Est, galeries Poirel à Nancy.

Il publia un recueil de huit lithographies en noir et sanguine à partir de croquis réalisés sur le terrain fin août 1914 ou d’après des clichés de Léopold POIRÉ* :

Convaincu de l’unité de l’art et refusant toute hiérarchie, V. PROUVÉ possédait une grande curiosité et une authentique habileté manuelle qui l’incitèrent à s’intéresser aux multiples activités des arts décoratifs et à collaborer avec de nombreux artisans d’art. Dès 1871, il dessina pour Charles GallÉ le décor d’un service d’assiettes. Il fournit ensuite des modèles de vases à Emile GallÉ et de verrerie de table à la fabrique de Vallerysthal. Il confia aussi aux céramistes MOUGIN l’édition de vases en grès et de statuettes en grès ou en biscuit. Dans le domaine de la marqueterie, on lui doit des maquettes pour gallÉ et pour Louis MAJORELLE. Autour de1900, il s’intéressa également au textile, collaborant à Nancy avec Charles FRIDRICH* et, pour ce qui est de la broderie, avec Albert HEYMANN à Nancy et avec Fernand COURTEIX dans la capitale. Il dessina aussi des motifs de nappes et de serviettes pour les tissages COLSON de Julienrupt (Vosges).

En 1892, il aborda le travail du cuir et, en collaboration avec Camille MARTIN, réalisa des reliures exécutées dans l’atelier de René WIENER. Ce fut une révolution de cet art par l’emploi de la pyrogravure – expérimentée précédemment avec des bois brûlés – associée à la mosaïque de cuir dans des « reliures-tableaux » où plats et dos développent le même décor. Réalisant la conception et la réalisation partielle de ces reliures, il se brouilla en 1897 avec R. WIENER qui s’en attribuait la paternité ; aussi confia-t-il ses productions ultérieures au relieur parisien Emile CARAYON, occasion pour lui d’aborder de nouvelles techniques comme le martelage, le repoussage ou la ciselure du cuir. Il réalisa aussi des panneaux de cuir destinés au décor mural dont l’exemple le plus abouti, exécuté en 1905-06, ornait la salle à manger de Charles MASSON conservée au Musée de l’Ecole de Nancy.

En 1893, il fournit au peintre verrier parisien Henri CAROT des cartons de vitraux dans le cadre d’un concours destiné à fournir des verrières johanniques à la cathédrale d’Orléans.

Egalement attiré par les métaux précieux, il réalisa à partir de 1897 des bijoux en or ou en argent dont il confia la mise en œuvre et l’édition à l’orfèvre parisien Charles RIVAUD.  Deux ans plus tard, ses bijoux furent exposés à Londres, aux Grafton Galleries. On lui doit aussi des médailles en bronze (effigie d’E. FRIANT, Chambre de Commerce de Nancy).

Il s’intéressa occasionnellement à la ferronnerie : en 1903, il conçut une grille en fer forgé exécutée dans la capitale par Emile ROBERT et dessina probablement celle qui orne la porte de la crypte du Monument de la Victoire inauguré à Verdun en 1929.

PROUVÉ aborda la sculpture en autodidacte et réalisa en trois dimensions des œuvres très diverses, de la statuaire pour des monuments publics aux statuettes consacrées à ses enfants, en passant par les objets utilitaires et les bas-reliefs destinés aux productions de ses amis céramistes ou ébénistes. Sans oublier les exceptionnelles compositions symbolistes influencées par Auguste RODIN avec qui il entretint une correspondance. Comme l’écrivent Valérie THOMAS et Jérôme PERRIN, « vases, soliflores, porte-bouquet, coupes, lutrin, coffret, boîte aux lettres et entrée de serrure sont autant de prétextes pour l’artiste à dépasser les clivages traditionnels entre arts décoratifs et beaux-arts » (2008)

En 1893, il présenta avec C. MARTIN au concours organisé pour célébrer la victoire en 1477 de René II sur Charles le Téméraire un projet de monument qui fut primé mais non réalisé car jugé choquant. Le monument définitif fut finalement conçu par PROUVÉ, édifié par l’architecte Georges BIET et inauguré place de la Croix de Bourgogne en 1928.

Il se passionna également pour la photographie qu’il pratiqua en amateur éclairé, l’utilisant pour la préparation de certaines de ses œuvres. Il était l’ami des photographes Henri BELLIENI et Léopold POIRÉ*.  Le Musée de l’Ecole de Nancy possède un fonds important de tirages et de plaques de lui ou lui ayant appartenu.

Il est le père de l’architecte et ingénieur Jean PROUVÉ (Paris 1901-Nancy 1984) et de l’architecte Henri PROUVÉ (1915 – 2012). Le fils du premier, Claude (1929-2012), choisit lui aussi la voie de l’architecture et épousa en 1963 la petite-fille de l’architecte Emile ANDRÉ*, elle-même fille d’architecte.

Clic – clac

Le Clic Clac  chez Tortue ( clic)  , c’est une photo publiée le vendredi pourvu qu’elle soit rigolote, insolite, amusante, poétique, anodine.

Je vous propose une photo prise hier sur la véloroute qui longe la Moselle, parfaite entente entre héron et pécheurs , je n’en croyais pas mes yeux.

je me suis approchée vraiment de lui , pas de zoom pour cette photo prise avec mon portable .

En discutant avec les pêcheurs j’ai compris pourquoi il était aussi familier , il sait que la distribution de poisson est régulière , que ce soit avec ce monsieur ou les autres pêcheurs . Les gobies étant nombreux dans la Moselle il a sa livraison assurée tous les jours .