Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Pour cette quinzaine Lilou nous dit :
Comme je reviens de mariage de ma fille et que samedi ce sera le 51ème anniversaire du mien, je propose : Les couples.
Je vous propose une oeuvre de Jean Joseph Vaudechamp
J’ai un peu triché sur ce couple car il ne s’agit pas de deux époux mais d’Edmond Jean Forstall ( marchand , banquier et planteur de sucre) et de sa fille Désirée. Le père porte un manteau de costume à larges revers un gilet violet foncé et une chemise blanche. Il est assis sur une chaise à dossier en bois et tient dans ses mains un livre ouvert. Il se présente à nous de trois quart. Il arbore à peu près le même sourire que Désirée. Sa fille âgée de douze ans aux cheveux bruns relevés en chignon porte une robe blanche au corsage froncé aux manches transparentes, une large ceinture marque sa taille. On lui donnerait facilement quelques années de plus. Elle tient dans sa main droite une paire de gants blancs. Ce tableau a été peint en Louisiane où l’artiste lorrain passe ses hivers et fait partie de la collection historique de la Nouvelle Orléans .
Pour en savoir plus sur cet artiste lorrain je vous joins la fiche de mon mari .
VAUDECHAMP Jean Joseph
Rambervillers 1790 – Neuilly-sur-Seine 1864
Peintre
Fils du chantre de la paroisse de Rambervillers qui fut ensuite instituteur.
Une de ses tantes paternelles, Marie Jeanne (née à Mandray, 88, en 1764), fut la gouvernante puis la maîtresse du poète et académicien Jacques DELILLE, de 26 ans son aîné, qui finit par l’épouser.
Jean Joseph passa vraisemblablement sa jeunesse à Rambervillers où un frère et deux sœurs naquirent à partir de 1805. Il entra en 1811 à l’Ecole des beaux-arts et fut l’élève d’Anne Louis GIRODET dont il avait peut-être fréquenté l’atelier auparavant, celui-ci étant un ami de DELILLE. Il figura régulièrement au Salon à partir de 1817 et prit part en 1830 à l’exposition de l’éphémère Musée Colbert créé l’année précédente par Henri GAUGAIN. Il avait épousé en 1824 Marie Rosalie FOUQUET dont il eut trois enfants. En novembre 1831, il embarqua pour la Nouvelle-Orléans où il se rendit régulièrement jusqu’en 1839, tout en revenant passer la belle saison en France. Il devint rapidement le portraitiste favori des notables et des grands propriétaires de Louisiane, séjournant parfois longuement dans une plantation pour peindre plusieurs membres d’une même famille. Son succès et sa réussite financière (30 000 dollars gagnés entre 1831 et 1833 selon William DUNLAP) attirèrent outre-Atlantique d’autres portraitistes français dont Jean Joseph BILFELDT (né à Avignon en 1793) et Jacques AMANS (né à Maastricht en 1801) qui firent la traversée en sa compagnie, sans oublier Adolphe RINCK*. De retour à Paris, il continua à peindre en dépit d’une rude concurrence parmi les portraitistes et participa au Salon jusqu’en 1848, obtenant une médaille de 3e classe en 1843. Son décès (souvent fixé à tort en 1866) fut déclaré par son fils Adolphe (né à Paris en 1824) qui était alors quincaillier à Argenteuil.
Les portraits à l’huile de VAUDECHAMP portent la marque de sa formation néo-classique. Remarquables par la précision du dessin et le velouté de la touche, ils se détachent sur un fond sombre ou un arrière-plan de ciel dégradé, plus rarement un pan de paysage, mettant le sujet en valeur à la façon des miniaturistes. Malgré une prédilection pour la représentation en buste, l’artiste élargit parfois le cadrage mais ne s’adonne que rarement au portrait en pied. Si les vêtements ou des éléments de mobilier traduisent l’aisance sociale des modèles, ces signes extérieurs de richesse cohabitent avec les stigmates du temps dans les portraits de femmes âgées.
Selon GABET (1831), le gouvernement royal lui commanda un Saint Charles Borromée pour la chapelle de la Manufacture de Beauvais et une copie d’après GIRODET du portrait du marquis de Bonchamps, général vendéen qui avait participé à la guerre d’indépendance des Etats-Unis.
Considéré en France comme un peintre relativement mineur, il exerça une grande influence sur les artistes de la Louisiane où est conservé l’essentiel de son œuvre. Edgar DEGAS possédait de lui un Portrait d’homme daté de 1833, sans doute acquis lors de son séjour à La Nouvelle-Orléans en 1872-1873.
Le State Museum of Louisiana de cette ville a consacré une exposition à VAUDECHAMP en 1967.
Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Pour cette quinzaine Lilou nous dit :
Comme je reviens de mariage de ma fille et que samedi ce sera le 51ème anniversaire du mien, je propose
Les couples
Pour ce samedi je vous propose un tableau de VictorProuvé : les adieux d’un réserviste. 1887
Ici le couple est à la peine de devoir se séparer en raison de la guerre , il s’agit là de celle de 1870. On ne peut que s’émouvoir en voyant cette scène , le soldat serrant dans les bras tout ce qui lui est le plus cher, son épouse et ses enfants. Comme le dit un critique » La mère désolée a une expression touchante et dans ce groupe enlacé dans un suprême baiser, on trouve une émotion vraie qui vous saisit et vous touche » La peinture de l’artiste quitte le domaine métaphorique qui lui est cher. Prouvé rappelé pour une période de 28 jours peut facilement se projeter dans la situation qu’il décrit et commence à envisager différemment son rapport au réel.
On reconnait sur ce tableau le célèbre uniforme au pantalon garance qui sera porté par l’infanterie française jusqu’en 1915, année durant laquelle il est remplacé par le célèbre uniforme bleu-gris, plus discret et plus adapté à la guerre de tranchées qui vient de s’installer. Cette scène est imaginée par le peintre Victor Prouvé en 1887, période durant laquelle le sentiment nationaliste est très fort en France, tout comme le désir d’en découdre avec les Allemands après l’humiliation subie en 1871 et la perte de l’Alsace-Lorraine, et de nombreux artistes se consacrent alors à l’exaltation du patriotisme et de l’abnégation du soldat prêt à mourir pour sa patrie, qui trouvera une tragique réalité en 1914. Ainsi, les adieux de ce fantassin du 26ème RI, pour lequel le ciel tourmenté en arrière-plan ne laisse rien présager de bon, possèdent une caractère tristement prémonitoire.
Pour rappel la fiche de mon mari sur cet artiste( je n’ai pas mis la liste de ses œuvres et de ses publications, mais sachez qu’il y en a vraiment beaucoup)
PROUVÉ Victor Emile
Nancy 1858 – Sétif (Algérie) 1943
Peintre, dessinateur, graveur en taille-douce et sur bois, sculpteur, décorateur et professeur de dessin et de peinture
Fils d’un dessinateur en broderie également modeleur céramiste chez Charles gallÉ et d’une mère lingère ; beau-frère de Michel COLLE* qui épousa sa belle-sœur en 1905.
Elève à l’Ecole primaire supérieure de Nancy à partir de 1872, il entra l’année suivante à l’Ecole municipale de dessin où il reçut l’enseignement du sculpteur Charles pÊtre puis de Théodore DEVILLY* qui lui fit découvrir l’art de DELACROIX. Il y obtint le prix d’excellence dès l’année suivante et se lia avec Emile FRIANT*, Camille MARTIN* et Mathias SCHIFF*. En 1877, une bourse municipale lui permit de se rendre à Paris où, admis aux Beaux-Arts, il fréquenta pendant cinq ans l’atelier d’Alexandre CABANEL où le rejoignit son ami FRIANT. Il réalisa au Louvre des copies des maîtres anciens, certaines commandées par la commission du musée de Nancy. Sa formation académique l’incita à se présenter – sans succès – aux essais du concours du Prix de Rome en 1881, 1883 et 1885. Après son service militaire à Béthune (1882-83) il vécut dans la capitale tout en faisant des séjours dans sa ville natale où il se fixa définitivement en 1902. Il était en effet membre du comité directeur de l’Alliance provinciale des industries d’art fondée l’année précédente par Emile GALLÉ à qui il succéda à la tête de l’Ecole de Nancy fin 1904.
Il avait débuté en 1880 au Salon de Nancy avant d’exposer à partir de 1882 au Salon des Artistes français où il obtint une mention honorable en 1885 et, l’année suivante, une médaille de 3e classe et une bourse de voyage qui lui valut de se rendre en 1888 en Tunisie où il fit un second séjour en 1889-90. Sa participation en 1886 à l’exposition « Blanc et Noir » lui valut une médaille d’argent de 2e classe. Il fut également récompensé à l’Exposition universelle de 1889 (médaille de bronze) et à celle de 1900 (médaille d’or en décoration, d’argent en peinture). En 1890, il délaissa le Salon officiel pour celui de la Société nationale qui venait d’être créée et qui lui convenait mieux par son caractère progressiste et son ouverture aux arts décoratifs. Il en fut élu sociétaire en 1893. PROUVÉ participa aussi à partir de 1903 au Salon d’Automne dont il devint sociétaire l’année suivante. Il était largement représenté à l’exposition parisienne de l’Ecole de Nancy qui se tint à Paris en 1903.
Très impliqué dans la vie locale, il adhéra en 1893 à l’Association des artistes lorrains dont il fut élu président en remplacement de Louis GRATIA*. Admis à l’Académie de Stanislas en 1906 comme membre associé correspondant, il en devint membre titulaire en 1912. Il était membre de la Société d’archéologie lorraine depuis 1908. Un grand banquet officiel fut organisé en son honneur en juin 1912. Elu cette même année conseiller municipal de Nancy délégué aux beaux-arts, il fut nommé en 1916 vice-président du Comité régional des arts appliqués.
Il se maria tardivement en 1898 (GALLÉ était son témoin) avec Marie DUHAMEL, de 21 ans sa cadette, fille d’un ancien commerçant en gros née en Angleterre où son père menait ses affaires. Le couple eut sept enfants entre 1899 et 1918.
Trop âgé pour être mobilisé, il se rendit cependant à Gerbéviller avec Auguste RAMEL* en septembre 1914 pour dessiner les ruines. Il participa à l’effort de guerre en réalisant des affiches de propagande imprimées à Nancy chez Berger-Levrault, ainsi que des bons points patriotiques et des diplômes scolaires commandés par le ministère de l’Instruction publique. Il participa en 1918 à l’exposition au profit des œuvres de guerre organisée au Petit Palais.
L’année suivante, il succéda à Jules LARCHER* comme directeur de l’Ecole des beaux-arts et des arts appliqués de Nancy, poste qu’il occupa jusqu’en 1940, se faisant apprécier pour son dynamisme et son ouverture d’esprit. Il a révélé des artistes comme Paul COLIN, Jean lurçat et René GIGUET. La défaite de 1940 lui fit quitter Nancy pour Nantua, le Calvados puis l’Algérie où l’un de ses gendres était sous-préfet.
Bien qu’il fût comblé d’honneurs au niveau national (chevalier de la Légion d’honneur en 1896, officier en 1925, commandeur en 1937) et international (officier de l’ordre de la Couronne de Chêne du Luxembourg en 1922), il continua à participer aux expositions lorraines, à Nancy (Société lorraine des Amis des Arts, Association des Artistes lorrains) mais aussi à Remiremont (1895, 1902, 1907), Gérardmer (1896), Epinal (1911) et Longwy (1914). Il prit part à Metz, en 1907, à la première exposition de la SLAAD dont il était membre du jury. L’année suivante, il organisa l’exposition de l’Ecole de Nancy à l’invitation de la Société des amis des arts de Strasbourg. Il présenta en 1913 des œuvres à la tempera à l’exposition nancéienne « Nymphéa » dont il dessina l’affiche. En 1920, la Moselle étant redevenue française, il participa à l’exposition nationale de Metz.
En tant que peintre, V. PROUVÉ céda à ses débuts aux tentations de l’orientalisme et du symbolisme, en particulier dans Sardanapale (toile présentée au Salon de 1885, achetée par l’Etat et attribuée au musée d’Alger, aujourd’hui disparue) et Les voluptueux, surprenante composition inspirée de L’Enfer de DANTE. Ensuite, il se consacra essentiellement au portrait et aux scènes exaltant le bonheur domestique et les valeurs du travail, aussi bien dans ses tableaux de chevalet que dans ses grandes compositions décoratives. On y décèle une passion pour l’étude du mouvement et du corps humain qui s’exprime dans un style vigoureux caractérisé par des couleurs chaudes et par un graphisme précis et nerveux. Il se consacra aussi au paysage, surtout après ses deux voyages en Tunisie qui lui permirent de donner libre cours à son goût pour la couleur et la lumière. Ces œuvres tunisiennes – huiles et aquarelles – se caractérisent par une liberté de touche que l’on retrouve dans les paysages peints dans la région de Carnac où l’artiste avait une résidence secondaire et séjourna régulièrement sa famille à partir de 1912. Le paysage étant pour lui lié au dépaysement, il peignit aussi sur le motif au Pays basque, en Savoie et Haute-Savoie, en Suisse, en Corse ainsi qu’à Nantua et à Briançon où vivaient deux de ses filles.
Son aisance technique, jointe à des préoccupations sociales et à la nostalgie d’un âge d’or où l’homme vivait en harmonie avec la nature, l’incita à s’intéresser à la peinture décorative qui lui donna l’occasion de réaliser de grandes compositions pour des édifices publics :
Grand salon de l’hôtel de ville de Nancy (1891-92) :
Les mois de l’année (12 médaillons)
Escalier d’honneur de la mairie d’Issy-les-Moulineaux (1897-98) :
Les âges de la vie (l’esquisse définitive fut présentée en 3 tableaux au S. de la SNBA de 1897)
Salle des fêtes de la mairie du XIe arrondissement de Paris (1899-1902) :
Séjour de paix et de Joie (4 panneaux, les esquisses peintes, présentées au S. de la SNBA de 1902, sont conservées au M. du Petit Palais à Paris)
Plafond de la salle de réception de la Préfecture de Nancy (1903-04) :
La réunion de la Lorraine à la France (h.s.t. marouflée présentée au S. de la SNBA de 1904 puis S. de Nancy, 1904, redécouverte au début des années 1890) M. des BA, Nancy
Plafond de la salle du conseil d’administration de la Caisse d’Epargne de Commercy (1906) :
L’Agriculture (h.s.t. marouflée)
Les carriers (id.)
Il participa à la décoration de la salle Poirel à l’occasion de l’exposition d’Art décoratif lorrain organisée en 1904 par l’Ecole de Nancy.
Il peignit aussi des œuvres décoratives pour des particuliers (huiles sur toile, généralement marouflées) :
Plafond du hall de la maison de l’imprimeur Albert Bergeret à Nancy (1905, 4 jeunes femmes dans un décor naturel) Déposé après la dernière guerre et redécouvert au début des années 1990
Plafond de la salle à manger réalisée par Eugène Vallin pour Charles MASSON à Nancy (1906, sur le thème des Cinq sens) M. de l’Ecole de Nancy
Plafond pour la salle de billard de l’industriel Edouard PINOT à Rupt-sur-Moselle (1907-1908, fresque en 4 panneaux, aujourd’hui disparue)
Panneau pour la villa « La Loge des Prés » de Louis CORBIN, frère d’Eugène, aux Ecrennes, 77 (1918, h.s.t., scène idyllique intitulée L’Andante)
Panneau pour le bureau du conseil d’administration des Magasins réunis d’Eugène CORBIN à Nancy (1927, Allégorie du Commerce et de la Lorraine)
En 1925, il présenta dix panneaux sur linoleum représentant les industries régionales à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels de Paris. Commandés pour le pavillon consacré à Nancy et à l’Est de la France, ils sont conservés au Musée de l’Ecole de Nancy.
Dessinateur infatigable, il remplit d’innombrables carnets de croquis préparatoires et mit son talent au service de la publicité, de l’effort de guerre, de l’illustration, sans oublier couvertures de revues, menus, diplômes, annonces de spectacles, ex-libris etc. En 1908-09, il réalisa même des portraits-charges pour la revue Le Cri de Nancy. Reconnaissable entre tous, le graphisme sinueux de ses dessins allie puissance et élégance. Il pratiquait aussi le pastel, technique de la douceur presque exclusivement réservée aux portraits de ses proches.
Le Musée de l’Ecole de Nancy possède plus de 950 dessins réalisés par l’artiste lors de ses séjours tunisiens.
A partir de 1883, il se consacra parallèlement à la gravure qu’il pratiqua jusqu’à l’âge de 80 ans. Sa production gravée approche les 450 pièces, toutes techniques confondues : eau-forte, pointe sèche, aquatinte, manière noire, lithographie, exceptionnellement burin, zincographie, monotype et même bois pour l’illustration des Centaures (1924). Il était membre de la Société des peintres-graveurs depuis 1891 et membre fondateur de la Société internationale de la gravure originale en noir en 1908. Il collabora aux albums de L’Estampe originale en 1893 et 1894 et participa en 1904 à lapremière exposition de la Société de la gravure originale en couleur. En 1922, 76 de ses estampes figuraient à l’« Exposition des graveurs lorrains anciens et modernes » présentée par le Cercle artistique de l’Est, galeries Poirel à Nancy.
Il publia un recueil de huit lithographies en noir et sanguine à partir de croquis réalisés sur le terrain fin août 1914 ou d’après des clichés de Léopold POIRÉ* :
Convaincu de l’unité de l’art et refusant toute hiérarchie, V. PROUVÉ possédait une grande curiosité et une authentique habileté manuelle qui l’incitèrent à s’intéresser aux multiples activités des arts décoratifs et à collaborer avec de nombreux artisans d’art. Dès 1871, il dessina pour Charles GallÉ le décor d’un service d’assiettes. Il fournit ensuite des modèles de vases à Emile GallÉ et de verrerie de table à la fabrique de Vallerysthal. Il confia aussi aux céramistes MOUGIN l’édition de vases en grès et de statuettes en grès ou en biscuit. Dans le domaine de la marqueterie, on lui doit des maquettes pour gallÉ et pour Louis MAJORELLE. Autour de1900, il s’intéressa également au textile, collaborant à Nancy avec Charles FRIDRICH* et, pour ce qui est de la broderie, avec Albert HEYMANN à Nancy et avec Fernand COURTEIX dans la capitale. Il dessina aussi des motifs de nappes et de serviettes pour les tissages COLSON de Julienrupt (Vosges).
En 1892, il aborda le travail du cuir et, en collaboration avec Camille MARTIN, réalisa des reliures exécutées dans l’atelier de René WIENER. Ce fut une révolution de cet art par l’emploi de la pyrogravure – expérimentée précédemment avec des bois brûlés – associée à la mosaïque de cuir dans des « reliures-tableaux » où plats et dos développent le même décor. Réalisant la conception et la réalisation partielle de ces reliures, il se brouilla en 1897 avec R. WIENER qui s’en attribuait la paternité ; aussi confia-t-il ses productions ultérieures au relieur parisien Emile CARAYON, occasion pour lui d’aborder de nouvelles techniques comme le martelage, le repoussage ou la ciselure du cuir. Il réalisa aussi des panneaux de cuir destinés au décor mural dont l’exemple le plus abouti, exécuté en 1905-06, ornait la salle à manger de Charles MASSON conservée au Musée de l’Ecole de Nancy.
En 1893, il fournit au peintre verrier parisien Henri CAROT des cartons de vitraux dans le cadre d’un concours destiné à fournir des verrières johanniques à la cathédrale d’Orléans.
Egalement attiré par les métaux précieux, il réalisa à partir de 1897 des bijoux en or ou en argent dont il confia la mise en œuvre et l’édition à l’orfèvre parisien Charles RIVAUD. Deux ans plus tard, ses bijoux furent exposés à Londres, aux Grafton Galleries. On lui doit aussi des médailles en bronze (effigie d’E. FRIANT, Chambre de Commerce de Nancy).
Il s’intéressa occasionnellement à la ferronnerie : en 1903, il conçut une grille en fer forgé exécutée dans la capitale par Emile ROBERT et dessina probablement celle qui orne la porte de la crypte du Monument de la Victoire inauguré à Verdun en 1929.
PROUVÉ aborda la sculpture en autodidacte et réalisa en trois dimensions des œuvres très diverses, de la statuaire pour des monuments publics aux statuettes consacrées à ses enfants, en passant par les objets utilitaires et les bas-reliefs destinés aux productions de ses amis céramistes ou ébénistes. Sans oublier les exceptionnelles compositions symbolistes influencées par Auguste RODIN avec qui il entretint une correspondance. Comme l’écrivent Valérie THOMAS et Jérôme PERRIN, « vases, soliflores, porte-bouquet, coupes, lutrin, coffret, boîte aux lettres et entrée de serrure sont autant de prétextes pour l’artiste à dépasser les clivages traditionnels entre arts décoratifs et beaux-arts » (2008)
En 1893, il présenta avec C. MARTIN au concours organisé pour célébrer la victoire en 1477 de René II sur Charles le Téméraire un projet de monument qui fut primé mais non réalisé car jugé choquant. Le monument définitif fut finalement conçu par PROUVÉ, édifié par l’architecte Georges BIET et inauguré place de la Croix de Bourgogne en 1928.
Il se passionna également pour la photographie qu’il pratiqua en amateur éclairé, l’utilisant pour la préparation de certaines de ses œuvres. Il était l’ami des photographes Henri BELLIENI et Léopold POIRÉ*. Le Musée de l’Ecole de Nancy possède un fonds important de tirages et de plaques de lui ou lui ayant appartenu.
Il est le père de l’architecte et ingénieur Jean PROUVÉ (Paris 1901-Nancy 1984) et de l’architecte Henri PROUVÉ (1915 – 2012). Le fils du premier, Claude (1929-2012), choisit lui aussi la voie de l’architecture et épousa en 1963 la petite-fille de l’architecte Emile ANDRÉ*, elle-même fille d’architecte.
Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Fardoise nous propose de nous intéresser aux paysages locaux avec un lieu connu et reconnu.
Impossible de ne pas mentionner Nancy cette fois ci dans les lieux connus et reconnus .
J’ai choisi la place de la carrière à Nancy de Léon Voirin
J’aime beaucoup cette scène hivernale ( 1880) qui nous montre la place de la Carrière et l’arc Héré de la place Stanislas sous la neige. On reconnaît bien les grilles de Jean Lamour ouvertes sur une allée bordée d’arbres . Des enfants s’amusent à rouler d’énormes boules de neige tandis que les passants bien emmitouflés hâtent le pas pour rentrer au chaud . Les chiens ont eux aussi ont envie de jouer et ne s’en privent pas .
Vous pouvez préférer une vue de la place Stanislas au soleil , qu’à cela ne tienne en voici une .
Et pour celles et ceux qui seraient tentés par une visite au palais des ducs de Lorraine voici un tableau réalisé en 1881 par Léon Voirin .
Pour en savoir plus sur cet artiste voici la fiche élaborée par mon mari .
VOIRIN Léon Joseph
Nancy 1833 – Nancy 1887
Peintre et dessinateur
Fils d’un négociant en vins ; frère jumeau de Jules VOIRIN*.
Pour sa biographie et sa formation artistique, se référer à son frère Jules, son alter ego. Ceux que l’on appelait « les frères Voirin » accentuaient leur ressemblance physique par la similitude de leurs tenues vestimentaires dont témoignent une photographie et divers écrits les concernant. Quant au caractère, Léon était plus discret, moins volubile que son jumeau. De santé plus fragile, il mourut d’une congestion pulmonaire et fut inhumé au cimetière de Préville.
L. VOIRIN participa très régulièrement au Salon de Nancy entre 1868 et 1886 ainsi qu’à l’exposition d’Epinal en 1881. Représenté au Salon des Refusés en 1873, il prit part à cinq reprises à celui des Artistes français entre 1874 et 1885.
Partageant les goûts de son frère, il traita les mêmes thèmes, avec une prédilection pour les scènes de genre ayant pour cadre les rues et places de sa ville natale. Outre les chevaux, notons la présence presque systématique d’un ou de plusieurs chiens qui constitue une seconde signature de leurs œuvres. La vie militaire est présente chez lui mais de façon moins prédominante ; par contre, la femme occupe plus de place que chez Jules, notamment dans des conversations galantes et des épisodes de flirt, ses figures féminines constituant un véritable catalogue de la mode de son temps. Curieusement, la production de Léon comporte quelques œuvres inspirées par l’Italie (types féminins et même un paysage) ; or nous n’avons pas trouvé trace d’un éventuel voyage transalpin.
Tous deux subirent l’influence de l’impressionnisme et cédèrent épisodiquement à la mode du japonisme. Ils possédaient de nombreux objets japonais (armes, masques, éventails) représentés dans quelques portraits ou scènes d’intérieur et leurs carnets de dessins comportent de nombreux sujets d’inspiration japonaise.
Ainsi que nous l’avons dit à propos de Jules, leur technique picturale est très proche. « Les deux frères, si semblables en tout, ont légèrement bifurqué à une certaine époque. Oh, si peu ! Léon devenu plus fougueux, donnait à ses compositions plus de mouvement, à ses personnages plus de vie et il était plus coloriste dans un dessin qui paraissait plus lâché. » Adrien RECOUVREUR (1904)
Jules et Léon VOIRIN s’exprimèrent également dans le domaine des arts décoratifs en collaborant avec Louis MAJORELLE pour la réalisation de paravents au vernis Martin. En 1886, ils peignirent ainsi les feuilles de cinq paravents dont deux furent commandés par la cour de Hollande (conservés au garde-meuble de la famille royale à La Haye), un offert au duc de Chartres, un autre à la princesse Amélie d’Orléans pour son mariage avec Dom Carlos de Portugal. Tous sont inspirés de l’art du XVIIIe siècle et représentent des scènes de la vie nancéienne à cette époque ou des sujets allégoriques : La chasse et la pêche, Les quatre saisons.
Une grande partie de l’œuvre des frères VOIRIN est conservée en Lorraine, à Nancy pour l’essentiel grâce à divers dons et legs : famille des artistes entre 1899 et 1921, legs Wiener en 1939, don Corbin en 1963. Le musée des beaux-arts de Nancy conserve 75 carnets de dessins et aquarelles dont certains de la main de leurs amis, en particulier de Charles de MEIXMORON*.
Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Fardoise nous propose pour les deux samedis à venir de nous intéresser aux paysages locaux avec un lieu connu et reconnu.
J’ai choisi de vous montrer un lieu connu et reconnu de nombreux touristes , la porte des Allemands à Metz. Il est tres intéressant de la voir évoluer au cours des ans avec ces différents tableaux. Plutôt que de m’attacher à une œuvre j’ai préféré vous la montrer par le biais de ces quatre artistes lorrains .
Elle est située juste en face de la rue éponyme et fait partie de la grande enceinte achevée en 1230 et régulièrement remaniée pour mettre Metz à l’abri des nombreuses attaques et sièges menées entre le 13eme et 16eme siècle . Elle tire son nom de l’hôpital de l’ordre teutonique , équivalent des templiers en Allemagne , situé juste en avant d’elle au moyen âge. Je ne résiste pas au plaisir de vous la montrer telle que l’a peinte un paysagiste messin oublié, Etienne DUMOULIN, né le 29 aout 1783, auquel ma moitié a consacré un article conséquent dans la revue du patrimoine des Bibliothèques de Metz mais aussi vue par trois autres peintres lorrains auxquels il s’est aussi intéressé .
Aquarelle d’Etienne Dumoulin 13/08/1835
DUMOULIN Etienne
Metz 1783 – Montigny-lès-Metz 1849
Dessinateur et aquarelliste
Fils d’un colonel du génie originaire de Sedan qui termina sa carrière comme maréchal de camp.
Née à Metz, sa mère était la fille de Nicolas François Xavier d’AUBURTIN, seigneur de la Grange-le-Mercier.
Etienne choisit la carrière des armes. Engagé en 1800, il servit dans la cavalerie en Allemagne et en Espagne. Promu capitaine adjudant major de cuirassiers en 1811, il fut nommé l’année suivante chevalier de la Légion d’honneur et devint en 1814 capitaine adjoint à l’état-major de la 3e division. Il prit sa retraite à trente-six ans après avoir épousé en 1815 Louise ROEDERER, fille d’un conseiller au baillage de Metz et nièce du célèbre homme politique Pierre Louis ROEDERER. Il fut adjoint au maire de Metz de 1830 à 1832 et partageait son temps entre la ville et la Grange-le-Mercier, ferme-château du pays messin qui appartenait à sa famille.
On ne sait absolument rien de sa formation artistique et, jusqu’en 1928, sa seule œuvre connue était une aquarelle du musée de Metz qui faisait partie de la collection d’Auguste MIGETTE*. Cette année-là, Roger Clément, conservateur de la bibliothèque et des musées de la ville, acheta à Paris un ensemble de 367 dessins et aquarelles datés de 1814 à 1836.
Ce fonds exclusivement composé de paysages comporte des vues de la cité messine avec ses monuments et ses fortifications ainsi que de nombreuses représentations de la campagne environnante. DUMOULIN a exploré pratiquement tous les villages, hameaux et fermes isolées dans un rayon de dix kilomètres autour de la ville, avec une prédilection pour la partie sud du Val de Metz. Seule exception : en octobre 1832, il réalisa cinq vues de Boulogne-sur-Mer, dont la colonne de la Grande Armée qui réveilla sans doute les souvenirs de son passé militaire.
Outre leur intérêt documentaire (nombre des édifices représentés ayant aujourd’hui soit disparu soit profondément changé), ces œuvres dues à un amateur éclairé présentent une certaine valeur artistique : sens de la composition ; précision du trait pour les dessins à la mine de plomb, au crayon noir ou au fusain ; spontanéité de l’exécution pour les lavis. Si ses aquarelles manquent globalement de fraîcheur et de transparence, certaines sont néanmoins remarquables par leurs effets de lumière.
Artiste discret qui a failli tomber dans l’oubli, DUMOULIN semble n’avoir participé à aucune exposition.
La voici représentée sur deux angles différents par Albert MARKS (1871 -1941), on peut remarquer que déjà la silhouette de l’ensemble a subi quelques modifications .
Sur le tableau de Ferdinand MARKS ( 1861 – 1943) nous pouvons situer cette porte par rapport au centre ville et à la cathédrale .
Une autre représentation par Alfred RENAUDIN (1866 – 1944) que j’apprécie particulièrement .
Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Le thème que nous propose Fardoise pour ce mois de mai : les yeux , le regard .
Je vous propose » la méfiance » de William Etienne dit Willy
Surgissant de son cadre, le fauve semble vraiment aller à votre rencontre, mais avec cette méfiance qui caractérise souvent les félins. Une interrogation muette que l’on perçoit dans ses yeux , la pupille étrécie scrutant l’environnement immédiat. Le contraste est saisissant entre la luminosité de son regard et le fond sombre de la toile , vous ne pouvez qu’être complètement hypnotisés , fascinés par cette vision.
William Etienne est un artiste contemporain autodidacte vosgien, je vous conseille d’aller faire un tour sur sa page facebook ici , vous trouverez d’autres magnifiques félins aux yeux fascinants .
Pour le tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.
Le thème que nous propose Fardoise pour ce mois de mai : les yeux , le regard . Impossible de ne pas commencer par cette artiste Margaret Keane et ses célèbres » big eyes »
J’ai choisi ce duo fascinant du petit chat noir et de l’enfant , un regard quasi hypnotique pour les deux . Tous les deux semblent vraiment nous prendre à témoin . J’aime beaucoup cette composition qui laisse aussi entrevoir l’océan , un reste de grillage comme un besoin de s’échapper. Peut être une référence à ce qu’elle a vécu .
Margaret Keane est née en 1927 et a grandi à Nashville dans le Tennessee. Elle s’appelle alors Peggy Doris Hawkins . Elle peint des enfants aux grands yeux noirs des l’âge de dix ans . Tels des chiots en détresse ils nous fixent intensément en serrant dans leur bras un chat ou un chien . Souvent ils versent une larme provoquant un certain malaise .
A dix huit ans elle étudie à New York à la Traphagen School of Design. Pour vivre elle dessine des portraits des passants dans la rue mais ses tableaux d’enfants aux grands yeux ne se vendent pas . En 1950 elle rencontre Walter Keane lors d’une foire à ciel ouvert à San Francisco . En 1955 il l’épouse à Honolulu . Deux ans plus tard il emmène les toiles de Margaret dans un club de San Francisco et conclut plusieurs ventes se faisant passer pour l’artiste puisque Margaret ne signe que sous son nom Keane. Margaret se rend compte de la supercherie mais Walter, as de la manipulation, lui dit que ses œuvres sont beaucoup plus faciles à vendre de cette façon et que des poursuites judiciaires pourraient être entamées si elle changeait de version. En 1964 l’œuvre Tomorrow Forever est présente à l’exposition universelle de New York mais retirée suite à des plaintes de critiques qui considèrent ces tableaux comme mièvres et kitsch . Pourtant ses toiles sont vraiment tres appréciées et se vendent tres facilement et se déclinent en cartes postales, posters, assiettes .
Jaloux et frustré de ne pouvoir reproduire lui même ces big eyes , Walter force son épouse à peindre des heures durant enfermée à double tour dans son atelier où personne n’a le droit de rentrer .
En 1965 Margaret, à bout, divorce et part pour Hawaï avec sa fille . En 1970 elle annonce à la radio qu’elle est l’auteure des big eyes . Il s’ensuit un procès en 1986 où les deux protagonistes doivent exécuter une toile , Walter prétextera une douleur à l’épaule mais Margaret a parfaitement rempli son contrat . En appel les 4 millions de dollars de dommages et intérêts sont annulés mais elle est véritablement reconnue comme l’auteure des big eyes .
Big Eyes , un film de Tim Burton en 2014, retrace fidèlement tout son parcours de vie , j’en ai parlé dans cet article .
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Fardoise nous demande de nous intéresser aux animaux de la ferme.
Je vous propose pour cette semaine de nous intéresser aux moutons avec ce tableau de Guillaume Wintz .
Dans la cour de la ferme les moutons et la vache s’abreuvent. Le fermier apparait dans le fond de la toile portant un outil sur son épaule , vraisemblablement une faux. J’aime beaucoup cette atmosphère paisible où chaque animal patiente tranquillement avant de désaltérer . Le soleil souligne particulièrement les pierres encadrant la porte d’entrée de la ferme ainsi que le blanc de la tête de la vache. .
J’aime aussi cette toile qui représente les moutons cette fois ci hors de la ferme, paissant près de la rivière . Calme et de sérénité semblent régner près de ces arbres et de la rivière.
Une belle luminosité aussi retranscrite dans ce tableau avec ce jeune berger et ses moutons au pied de l’arbre . J’aime cette complicité entre les animaux et leur gardien .
WINTZ Johann Friedrich Wilhelm, dit Guillaume
Cologne 1824 – Paris (8e) 1899
Peintre et pastelliste
Fils d’un blanchisseur de toiles.
Les débuts de cet artiste d’origine allemande qui vécut quelque temps en Moselle sont mal connus. Il est bien né en 1824 et non en 1826 comme l’affirment plusieurs notices biographiques. Selon le catalogue du Salon de 1864 et THIEME et BECKER, il étudia à l’Académie de Düsseldorf puis revint à Cologne vers 1845. Il se rendit en France en 1849, séjourna ensuite en Lorraine et fut à Rémilly (57) l’élève d’Auguste ROLLAND* de 1852 à 1855. L’année suivante, il épousa Anne CHAPELIER, fille d’un marchand de vin de ce village et le couple s’installa à Drancy puis à Paris. Bien qu’Allemand, il resta dans la capitale pendant la guerre de 1870-71 et demanda la nationalité française qu’il obtint en 1872. Devenu veuf en 1875, il se remaria l’année suivante à Paris (9e) avec Marie Pauline LAFFRAT, une employée de commerce qui lui donna deux enfants nés en 1876 et 1881.
Il avait débuté au Salon en 1855 (Exposition universelle) et devint ensuite sociétaire des Artistes français. Il y figura régulièrement jusqu’en 1883 puis en 1887, 1896 et 1898 ainsi qu’au Salon des Refusés en 1873 et à celui des Indépendants en 1884. A Metz, il participa à l’exposition de l’Union des Arts durant l’été 1852 puis à l’Exposition universelle de 1861. Il prit part au Salon de Nancy en 1876.
Comme son maître mosellan, WINTZ pratiquait l’huile et le pastel, se consacrant lui aussi au paysage et aux sujets animaliers. A ses débuts, « il a très souvent copié ses pastels [ceux d’Auguste Rolland] avec assez de fidélité et de talent pour que son maître l’ait vu sans déplaisir trouver dans cette occupation une ressource. » Eugène GANDAR (1863).
Dans son catalogue des œuvres de ROLLAND, le même GANDAR signale quatre pastels représentant des rapaces cosignés « A. Rolland et Wintz ». Bien que vivant dans la capitale, il continua à représenter des troupeaux d’ovins ou de bovins. Il a travaillé en Lorraine puis en forêt de Fontainebleau avec Constant TROYON, en Normandie, dans les Alpes (notamment en Suisse) et dans les Pyrénées. Son solide réalisme nuancé par une vision idyllique de la campagne lui valut un certain succès et ses œuvres apparaissent encore épisodiquement dans les ventes. Membre de la Société astrologique de France, il présenta au Salon de 1883 une œuvre particulièrement originale puisqu’il s’agit d’une vue des cratères lunaires tels qu’on peut les observer au télescope.
Intéressé par la science et la technique, il déposa à Paris en 1860 un brevet de quinze ans pour « un système de stéréoscope à sujets animés et à effets dioramiques ».
Théodore VÉRON loua Vaches au repos sous des platanes, huile présentée au Salon de 1880 : « Les deux premiers plans sont dans l’ombre. Le taureau debout leur sert de vigoureux repoussoir. Sous la futaie, on voit les beaux fonds bleuâtres et vaporeux. Puis à gauche l’horizon argenté. Réelles qualités dans ce paysage à animaux ».
Le Stadtmuseum de Cologne conserve une série de dessins aquarellés de WINTZ. Réalisés en 1844, ils représentent des monuments de la ville.
Son frère Johann Joseph (né à Cologne en 1820) fit en Allemagne une carrière de portraitiste, à l’huile et en miniature.
Son fils Paul Frédéric (né à Paris en 1881) devint architecte selon l’acte du mariage en 1903 à Paris (8e) de sa sœur Mathilde avec Julien TRAMCOURT.
Guillaume WINTZ est parfois présenté par erreur comme l’aïeul du paysagiste Raymond WINTZ (Paris 1884 – Paris 1956), lequel était d’ascendance alsacienne.
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Fardoise nous demande de nous intéresser aux animaux de la ferme .
Je vous propose ce troupeau de vaches en hiver d’ Auguste Rolland , le peintre de Rémilly qui a consacré l’essentiel de sa production aux paysages lorrains. Il y a chez cet artiste qui choisit de vivre à l’écart de la ville, comme les peintres de l’école de Barbizon, un authentique amour de la nature .
J’aime beaucoup cette œuvre pour la magie de la lumière sur le paysage hivernal, un ciel de neige griffé par les branches des arbres, l’attitude des vaches et du taureau semblant quémander un retour à l’abri devant cette barrière . Le froid semble figer la scène tout en sublimant les robes des animaux .
Le peintre maitrise parfaitement le portrait des ruminants comme vous pouvez le remarquer sur cette autre œuvre mettant en scène principalement un taureau noir et blanc .
Il s’est aussi intéressé aux autres animaux de la ferme comme les moutons et les chèvres que vous pouvez apercevoir sur le tableau ci dessous . Vous remarquerez aussi que sur ces deux tableaux le ciel est toujours plus ou moins tourmenté .
ROLLAND Auguste
Metz 1797 – Rémilly (57) 1859
Pastelliste, peintre, architecte et sculpteur
Fils d’un notaire et propriétaire terrien issu d’une longue lignée de notaires et de tabellions ; oncle par alliance d’Emile MICHEL* qui épousa en 1855 une de ses nièces ; oncle de Claire GANDAR*.
Aîné de six enfants, il passa ses premières années dans la propriété familiale de Rémilly, il fréquenta à partir de 1810 le collège de Sarreguemines avant de se rendre en 1813 dans la capitale pour y préparer au lycée Napoléon l’Ecole polytechnique. Les événements de 1814 l’ayant fait renoncer à la carrière militaire, il poursuivit ses études à Heidelberg, où il réalisa des dessins sur les bords du Neckar tout en suivant des cours d’allemand et de perspective, puis à Strasbourg où il devint bachelier ès lettres en 1818 et bachelier en droit l’année suivante. Il se retourna ensuite à Paris où il obtint sa licence de droit en 1821, année où il prêta serment comme avocat devant la cour de Metz, avant de faire des stages à Metz et à Nancy. En 1826, il renonça au barreau et, pour satisfaire sa passion pour le dessin, s’installa dans la capitale où il étudia pendant deux ans l’architecture auprès de Jean-François Ménager, ancien prix de Rome qui devint en 1830 architecte de la ville de Paris
Auguste ROLLAND peignait occasionnellement à l’huile, plus rarement à l’aquarelle, mais, avant tout attiré par le dessin, il trouva la synthèse de la ligne et de la couleur dans le pastel qui convenait mieux à son tempérament spontané. C’est dans cette technique qu’il fut remarqué par les critiques parisiens : « M. Rolland a donné au pastel les dimensions les plus grandes ; il l’a presque élevé à la dignité du tableau à l’huile. Plusieurs de ses paysages sont d’une vérité frappante. Vous sentez les Alpes, vous retrouvez la Suisse. Ses personnages, ses animaux, sont représentés au naturel. On n’aurait jamais cru que le pastel pût arriver à un pareil résultat ». Jules JANIN (1839)
A ses débuts, il céda à la tentation romantique des paysages montagnards et des scènes de genre d’inspiration historique. Il se cantonna ensuite à la représentation de la nature mosellane, en particulier les forêts et les étangs de la vallée de la Nied dont il sut si bien rendre la poésie et le charme discret. Nul n’exprime mieux que lui l’atmosphère de la campagne lorraine qu’il anime de rares personnages et de nombreux animaux, qu’il s’agisse du bétail ou des bêtes sauvages que le chasseur passionné qu’il était connaissait mieux que personne. « En possesseur heureux des bords de la Nied, en architecte et en planteur, il voulut ajouter l’élégance à la naïveté traditionnelle des scènes rustiques, et rencontra dans la poursuite de cet idéal de remarquables effets décoratifs ; en explorateur ardent des marais et des bois, il saisit les habitudes de nos gibiers et créa de toutes pièces le paysage des chasseurs lorrains. » Eugène GANDAR (1863)
Il dessina aussi au pastel quelques portraits et de remarquables natures mortes de gibier.
Sa plus jeune sœur ayant épousé en 1826 Joseph Désiré Bernard, propriétaire de la faïencerie des Islettes, en Argonne, A. Rolland y séjourna en 1838 et dessina, dans la lignée des caricatures de GRANDVILLE, le décor d’une série de huit assiettes de faïence intitulée Les tribulations du pêcheur à la ligne.
Il n’oublia pas sa formation d’architecte et mit ce talent au service de sa commune, réalisant en particulier les plans d’un nouveau clocher (détruit en 1944) et d’une mairie-école de style Renaissance que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Il signa aussi en 1859 ceux de la mairie de Herny.
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Fardoise nous propose pour ce troisième samedi de nous intéresser à la Lumière .
Je vous propose « Orphée » un tableau de François – Louis Français
J’aime beaucoup l’atmosphère de ce tableau , cette lumière toute particulière de la lune éclairant la souffrance d’Orphée ainsi que sa lyre posée à même le sol. Il est appuyé sur un arbre, il a perdu définitivement Eurydice, sa femme , la déesse de la forêt, celle qui incarnait si bien la force des arbres. On peut apercevoir d’autres personnages mais ceux ci restent dans l’ombre près du tombeau , seul Orphée nous interpelle au premier plan .
Si vous voulez en savoir plus sur Orphée et Eurydice un clic ici
Pour en savoir plus sur Louis Français, peintre lorrain, je vous partage la fiche de mon mari ( sans l’intégralité des œuvres, vraiment tres nombreuses ) .
FRANÇAIS François Louis
Plombières 1814 – Paris (6e) 1897
Peintre, dessinateur, lithographe et graveur sur bois et en taille-douce
Fils d’un mercier colporteur et d’une couturière.
Ses parents, tous deux originaires de Plombières, encouragèrent ses dons précoces pour le dessin. Aîné des trois enfants d’une famille impécunieuse, il se rendit en 1828 à Paris où il fut d’abord garçon de courses chez l’éditeur PAULIN. Deux ans plus tard, il entra dans l’atelier de peinture sur verre de Choisy-le-Roi où il resta jusqu’à la fin de 1833, avec une brève interruption comme commis chez BULOZ, le fondateur de la Revue des Deux Mondes. Inscrit parallèlement à l’Académie SUISSE, il y reçut les conseils d’Auguste RAFFET et rencontra les jeunes Francs-Comtois Charles ELMERICH et Henri BARON qui fréquentaient l’atelier du peintre bisontin Jean GIGOUX où FRANÇAIS entra en 1834. Il y perfectionna son dessin, s’initia aux techniques de la vignette et de la lithographie, et débuta sa carrière d’illustrateur en participant avec des lettres ornées à l’édition du Gil Blas de Santillane de LESAGE (1835).
Egalement attiré par la peinture, il exécuta vers 1831 ses premiers paysages sur le motif puis peignit à Meudon et reçut les conseils de Paul HUET. A partir de 1834, il se rendit à Barbizon où il fréquenta l’auberge Ganne et peignit des études en forêt de Fontainebleau. Il fréquenta notamment Louis CABAT, Narcisse DIAZ et Auguste ANASTASI qui demeura son ami fidèle. En 1835, il rencontra COROT qui l’influença et l’encouragea, le présentant à Théodore d’ALIGNY. Il débuta au Salon en 1837 avec un paysage dont les figures avaient été peintes par BARON. A partir de cette année, il séjourna régulièrement à Bougival en compagnie de celui-ci et de Célestin NANTEUIL, ses principaux collaborateurs d’illustration. En 1842, il peignit aussi à Sèvres avec Constant TROYON. Durant la décennie 1840, il était à Paris un habitué de la brasserie « Andler Keller », également fréquentée par le graveur meusien Louis BRUGNOT*, mais aussi par BAUDELAIRE et par COURBET. Selon Agnès de NOBLET, il faisait partie vers 1845, avec Théophile GAUTIER qu’il connaissait de longue date, des soirées mensuelles du « club des hachichins » qui réunissaient peintres et hommes de lettres à l’hôtel Pimodan, dans le luxueux appartement de Fernand BOISSARD de BOISDENIER. En 1846, il se rendit en Italie (Gênes, Pise, Florence, Rome) où il resta trois ans. Il en ramena de nombreux dessins, esquisses et aquarelles qui lui servirent de bases de travail pour les années suivantes. Il y retourna à plusieurs reprises, notamment en 1858-59 (Naples) et 1865-66 (Naples et Pompéi). Resté célibataire et épris d’horizons nouveaux, il parcourait inlassablement la France : le Morvan (avec COROT, 1841), le Dauphiné (à Crémieu avec Auguste RAVIER, 1852), la Touraine (1853-54), la Franche-Comté (à Ornans avec COURBET, 1853 et 1874), la Normandie (Honfleur en 1857 puis la vallée de la Touques avec BOUDIN, 1861), la Saintonge (avec COROT et COURBET, invités par Louis Auguste AUGUIN, 1862), la Bretagne (1866-67 avec Emmanuel LANSYER), les environs du Mont-Blanc (1868) et la Côte d’Azur (Nice où il passait régulièrement l’hiver à partir de 1872). Il visita aussi la Suisse (1855, 1857, 1869), la Belgique (1859) et se rendit même en Algérie en 1875.
S’il garda jusqu’à sa mort un appartement parisien, il séjournait régulièrement à Cernay-la-Ville (78) à partir de 1860, ainsi qu’à Clisson (44) où il acheta une maison. A la belle saison, il retournait souvent à Plombières et, à partir de 1886, il s’y installa presque définitivement auprès de sa famille. L’été, il peignait des fleurs dans le jardin de la maison qu’il s’était fait construire en 1875 sur les plans de son ami, le célèbre architecte Théodore BALLU.
FRANÇAIS participa régulièrement au Salon de 1837 à sa mort . Il y obtint une médaille de 3e classe en 1841, une de 1e classe en 1848 pour deux paysages italiens, et la médaille d’honneur en 1890. C’était la première fois que cette récompense était attribuée à un paysagiste. Il reçut également une médaille de 1e classe à l’Exposition universelle de 1855, un 1er prix à celle de 1867, une médaille d’honneur à celle de 1878 et était hors-concours à celle de 1889 où il présentait dix huiles et neuf aquarelles et dessins, sans compter ses œuvres figurant à l’exposition centennale de l’art français. Il fut membre du jury du Salon à partir de 1882. Membre du Cercle de l’Union artistique, il participa à ses expositions.
Son succès lui valut de fréquenter les soirées offertes par Napoléon III à Compiègne et à Plombières et d’être nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1853 et officier en 1867. La IIIe République continua à l’honorer : plusieurs de ses œuvres furent encore achetées par l’Etat (y compris des aquarelles en 1877) et il devint membre de l’Institut en 1890, en remplacement de Joseph Nicolas ROBERT-FLEURY. En 1895, il fut nommé officier de l’ordre de Léopold de Belgique, à la suite de l’Exposition universelle d’Anvers l’année précédente. Il avait figuré à d’autres expositions internationales étrangères : Londres (1871, 1874), Vienne (1873), Anvers (1885), Chicago (1893). Il était membre du jury d’admission des œuvres d’art (peinture et dessin) à l’Exposition universelle de 1867 et du jury de peinture française à l’Exposition internationale de Bruxelles en1897.
En Lorraine, il prit part à Metz à l’exposition de l’Union des Arts en 1852 et à l’Exposition universelle de 1861 ; à Nancy aux expositions de la SLAA en 1866, 1868, 1882, 1884, 1892 et 1894 ; enfin, dans ses Vosges natales, aux expositions d’Epinal (1881), de Remiremont (1895) dont il était président d’honneur du comité, de Gérardmer (1896) et, à titre posthume, à Remiremont en 1902 et à Epinal en 1908.
Deux de ses discours officiels ont été publiés :
Notice sur M. Robert-Fleury, Paris, Firmin-Didot, 1891 (discours de réception à l’Académie des Beaux-Arts)
Discours prononcé à l’inauguration du monument élevé à la mémoire de Claude Gellée, dit le Lorrain, à Nancy, le 6 juin 1892, Paris, Firmin-Didot, 1892
Plusieurs expositions rétrospectives lui ont été consacrées :
1898 : à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris
1981 : au Musée de Saint-Dié « Aquarelles, dessins et gravures de François-Louis Français » (exposition itinérante)
1990-1991 : au Musée Charles de Bruyères de Remiremont : « Louis Français. Etudes » (catalogue de Françoise HAUDIDIER)
1997 : au Musée départemental d’Epinal : « Louis Français. Dessins »
En 1901, sa ville natale lui rendit hommage en inaugurant un monument en son honneur, réalisé par Emile PEYNOT, et en 1907, sa maison de Plombières fut transformée en un musée qui porte son nom.
FRANÇAIS se consacra pendant plus de soixante ans au paysage, peint à l’huile ou à l’aquarelle (il fut d’ailleurs en 1878 l’un des membres fondateurs de la Société d’aquarellistes français). A ses débuts, il collaborait volontiers avec son ami BARON qui réalisa les figures de plusieurs de ses tableaux d’inspiration plutôt romantique. Au contact des maîtres de Barbizon, il se tourna vers l’étude exclusive de la nature, ce qui ne l’empêcha pas de céder à la vogue du paysage néo-classique en peuplant ses tableaux de figures mythologiques à la suite du refus de ses envois aux Salons de 1839 et 1840. Il s’écarta ensuite de cette tendance, se contentant d’animer ses paysages champêtres ou forestiers de petits personnages qui s’y intègrent parfaitement. Sans subir l’influence de l’impressionnisme, il accordait cependant une grande importance aux effets de lumière, avec une prédilection pour les couchers de soleil et les sous-bois à contre-jour.
Le jeune BAUDELAIRE le considère comme l’égal de COROT (Salon de 1845) et comme « un des paysagistes les plus distingués. Il sait étudier la nature et y mêler un parfum romantique de bon aloi ». (Salon de 1846). Il lui reprochera plus tard de se contenter de copier la nature : « M. Français nous montre un arbre, un arbre antique, énorme il est vrai, et il nous dit : voilà un paysage ». (Salon de 1859)
ZOLA le juge plus sévèrement encore : « Il ne sait pas lui-même s’il est réaliste ou s’il est idéaliste. Il peint des bois sacrés et des bois de Meudon. On m’assure qu’il a débuté par des paysages assez largement compris et peints avec une certaine force. Je ne connais de lui que des sortes d’aquarelles lavées à grande eau ». (1866)
« Son œuvre se distingue tout particulièrement par des qualités bien personnelles, la franchise des tons, la fraîcheur et la justesse de la touche, la légèreté limpide et vibrante des ciels, le parfait équilibre de la composition, en un mot l’interprétation à la fois consciencieuse et poétique de la nature ». L’Artiste (1897)
Musique champêtre
Il réalisa aussi quelques portraits dont plusieurs beaux autoportraits dans sa dernière période. Grâce à son ami BALLU qui en était l’architecte, il se vit même commander en 1875 deux compositions à l’huile, d’ailleurs assez médiocres, pour l’église parisienne de la Trinité. Présentées au Salon de 1877, elles ornent la chapelle des fonts baptismaux :
Le baptême de Jésus Christ
Adam et Eve chassés du paradis terrestre.
Cinq tapisseries, aujourd’hui au Mobilier national à Paris, ont été tissées d’après des compositions peintes par FRANÇAIS :
Daphnis et Chloé, à la Manufacture de Beauvais
Les quatre saisons, à la Manufacture des Gobelins :
Le printemps (Un ruisseau)
L’été (Le château de Pierrefonds)
L’automne (Le ruisseau d’Hérival)
L’hiver (Le jardin de la villa Borghese)
Il s’intéressa à la céramique et travailla dans les années 1860 avec le maître alsacien Théodore DECK.
Selon Amélie DUNTZE-OUVRY, il réalisa pour le verrier parisien OUDINOT le carton d’un saint François d’assise avec paysage, vitrail non localisé.
N’oublions pas ses très nombreux dessins qui, du simple croquis de plante au crayon jusqu’au paysage composé à la plume et peint au lavis rehaussé de gouache, révèlent sa curiosité et son talent pour traduire les aspects variés de la nature. Les ensembles les plus importants de ses dessins sont conservés au musée Louis Français de Plombières, au musée départemental d’Epinal, au musée Charles de Bruyères de Remiremont, au musée des Beaux-Arts de Nancy et au Louvre (Département des arts graphiques).
En 1885, il présenta trois dessins au Louvre à la 1ère exposition « Blanc et Noir ». Il mit aussi ce talent au service de la presse et de l’édition. Il travailla pour des revues (Le Magasin pittoresque, L’Art, L’Artiste, le Musée des familles, L’Illustration, Le Tour du Monde) et dessina sur bois de nombreuses vignettes illustrant plus de soixante-dix ouvrages parmi lesquels nombre de publications majeures de l’édition française entre 1835 et 1875. Il s’agit d’entreprises collectives où sa participation se limite parfois à un frontispice, à une ou quelques vignettes. Certaines planches étaient même exécutées à plusieurs mains, c’est-à-dire en collaboration avec d’autres artistes comme GRANDVILLE*, Tony JOHANNOT, Ernest MEISSONIER, Henri BARON, Célestin NANTEUIL.
Lui-même pratiquait la gravure sur bois et il s’essaya à la taille-douce. L’une de ses rares eaux-fortes illustre Au bord du puits, sonnet de Victor de LAPRADE figurant dans :
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Fardoise nous propose de nous intéresser à la Lumière .
Je vous propose pour ce samedi saint « la descente de croix » de Théodore Rombouts
Ce tableau est normalement suspendu dans l’aile gauche de la cathédrale Saint-Bavon de Gand, en diagonale au-dessus de la Conversion de Saint-Bavon de Rubens . On ne peut que constater l’importance de la lumière qui irradie le corps du christ et le linceul . Elle vient aussi souligner les visages des personnes présentes , jouer avec le drapé des tissus et avec leur couleur . Un caravagisme flamand de toute beauté avec des clairs obscurs recherchés et une théâtralité indéniable.
Pour en savoir plus sur ce peintre baroque anversois (1597 – 1637) un clic ici et là
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