Le week end, un thème, un tableau.

Lilou ( clic) nous demande de nous interesser à l’art nouveau pour ce samedi du mois d’avril .

J’ai encore craqué pour un vitrail, celui des roses et mouettes à la viorne obier de Jacques Gruber qui se trouve à la maison Majorelle de Nancy.

La structure métallique dessine des branchages symétriques ouvrant sur une mer agitée au dessus de laquelle planent des mouettes. Cette végétation exhubérante est constituée de rosiers en fleur, les roses étant vertes ou beiges, les feuilles de couleur jaune d’or à brune . L’association de ces rosiers avec un paysage marin au bleu intense peut surprendre, mais d’un point de vue esthétique la complémentarité séduit. Le contraste du bleu du ciel et de la mer avec la douceur des feuillages et des roses souligne la perfection de l’exécution pour cette utilisation simultanée de la peinture sur verre et de la gravure à l’acide.

Pour en savoir plus sur cet artiste, je partage une partie de la fiche rédigée par mon mari.

GRUBER Jacques

Sundhouse (67) 1870 – Paris (14e) 1936

Peintre sur verre, maître-verrier, décorateur, peintre et professeur

Fils d’un couple d’aubergistes ; époux de J. JAGIELSKA*.

Etant originaire de Sundhouse et n’ayant pas opté pour la France, son père fut intégré dans la qualité de français en 1886. Sa mère était née à Muttersholtz.

La famille s’était établie à Nancy fin 1877 et Jacques fit ses études au lycée de cette ville. Il fut élève de Théodore DEVILLY* et de Jules LARCHER* à l’Ecole municipale des beaux-arts puis se rendit en 1888 à Paris où il fréquenta pendant deux ans l’Ecole nationale des arts décoratifs, obtenant deux premières médailles et le certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les lycées et collèges. En 1890, il fut admis à l’Ecole des beaux-arts où il eut pour maîtres Gustave MOREAU, Elie DELAUNAY et Victor GALLAND, précurseur de l’étude le la plante et de ses applications ornementales. Il bénéficiait alors d’une bourse municipale de 1200 F par an. Il ne fit que dix mois de service militaire au 69e RI de Nancy (1892-93) puis devint le collaborateur des frères DAUM à qui il fournit des décors de vases au moins jusqu’en 1897, année où sa connaissance du verre l’incita à s’intéresser à l’art du vitrail. Il fit d’abord réaliser ses projets par le verrier Charles GAUVILLÉ, à Maxéville. Son talent novateur lui valut de nombreuses commandes qui le poussèrent à prendre des collaborateurs (GRANDEMANGE, WALDSCHMIDT*, GEISLER, POUBEL, NACHIN, KOENIG) et à s’installer en 1904 dans un nouvel atelier, rue de la Salle. Sa réputation s’étendit alors hors de la Lorraine et, en 1912, il réalisa la grande verrière des Galeries Lafayette, boulevard Haussmann à Paris. Parallèlement au vitrail, son atelier fabriquait alors du mobilier dont il réalisait les modèles, confiant la réalisation à l’ébéniste Laurent NEISS et au sculpteur Jules CAYETTE. Cette production, proche de celle d’Eugène VALLIN, cessa avec la guerre. Il enseigna aussi la composition décorative à l’Ecole des beaux-arts de Nancy, de 1893 à 1912, et à l’Ecole professionnelle de l’Est. Ce qui lui valut d’être nommé officier d’Académie en 1904 et officier de l’Instruction publique en 1913. Très impliqué dans les activités de l’Ecole de Nancy, il en fut membre du Comité directeur en 1901 et 1904.

Réformé en 1898 pour des problèmes pulmonaires, il se retira à Saint-Georges-de Didonne V(17) en 1914.

Il avait débuté en 1891 à la première exposition de l’Association des Artistes lorrains où il présentait des portraits. Il participa ensuite chaque année au Salon de Nancy (pastels, peintures décoratives, bois sculptés, vitraux) entre 1894 et 1912 sauf en 1903 où il était présent à l’exposition parisienne de l’Ecole de Nancy au pavillon de Marsan. Il prit part aux expositions d’art décoratif lorrain qui se tinrent aux galeries Poirel en 1894 et 1904 ainsi qu’à l’Exposition internationale de l’Est de la France en 1909. Dans les Vosges, on le retrouve aux expositions de Saint-Dié (1894), de Remiremont (1895), de Gérardmer (1896) et d’Epinal (1911). Il figurait aussi à l’exposition de Longwy (1914). A Strasbourg, il participa au palais de Rohan au Salon de la Société des Amis des Arts en 1901, puis en 1908 à l’exposition d’art décoratif de l’Ecole de Nancy où une salle entière lui était consacrée.

Dans la capitale, il présenta des œuvres de verre au Salon des Artistes français en 1906, 1908, 1911 (mention honorable) à 1913. En 1907, son vitrail Algues et plantes aquatiques fut acheté par l’Etat et exposé au Salon l’année suivante. Cette même année 1908, ses vitraux furent présentés dans les galeries du Musée Galliéra à Paris. Il participa aussi à l’Exposition universelle de 1900 et épisodiquement au Salon d’Automne à partir de 1908, en devenant sociétaire en 1911.

En 1895, il était représenté à l’exposition de la Libre Esthétique à Bruxelles puis à l’Exposition internationale de Turin de 1911 où son vitrail Effet du soir lui valut une médaille d’or.

En 1916, il s’installa à Paris, villa d’Alésia dans le quartier de Montparnasse, et, pendant les deux dernières années de la guerre, s’occupa de la décoration du château des Ecrennes (77), propriété de Louis CORBIN. Il reprit son activité de maître-verrier après l’armistice, se renouvelant au contact de l’Art déco. Son atelier produisit encore de nombreuses verrières pour des édifices civils (publics et privés) et religieux, dans toute la France et particulièrement en Lorraine. Il réalisa, entre autres, des vitraux pour la Bourse de Commerce de Montpellier (1921), le casino de Biarritz (1925) et participa même à la décoration du paquebot « Ile-de-France » (lancé en 1926) pour lequel il fut chargé des luminaires.

Il continua ses envois au Salon d’Automne, participa à celui des Artistes décorateurs de 1922 à 1933 et, en 1925, à l’Exposition internationale des Arts décoratifs de Paris où il était président de la classe vitrail et où il décora une douzaine de pavillons. A l’étranger, il présenta ses vitraux à Luxembourg (1921), Madrid (1927), New York (1928), Barcelone (1929). Ce succès ne l’empêcha pas de continuer à exposer à Nancy avec la Société lorraine des Amis des Arts entre 1920 et 1928.

En 1902, il avait épousé Suzanne JAGIELSKA*, rencontrée pendant ses études aux Beaux-Arts de Nancy ; ses témoins étaient Antonin DAUM et Jules LARCHER.

Il est le père du peintre Francis GRUBER (1912 – 1948) et de Jean-Jacques GRUBER (1904 – 1988), verrier et historien d’art qui le seconda à partir de 1925 et reprit à sa mort la direction de l’atelier parisien.

Représentant le plus connu et le plus caractéristique du vitrail Art nouveau au sein de l’Ecole de Nancy, J. GRUBER parvint à un subtil équilibre entre art et industrie. Malgré la fabrication quasi sérielle de certaines verrières, son abondante production est remarquable par sa qualité, en particulier par la profondeur des couleurs, due à la superposition de plusieurs couches de verre colorées et gravées à l’acide, et à l’utilisation de verres américains, chenillés et iridescents. Avant 1914, il créa des compositions mystérieuses et raffinées où dominent motifs végétaux et paysages. Dans l’entre-deux-guerres, il adapta l’Art déco à ses compositions religieuses et aborda des sujets plus modernes comme des scènes ou des paysages industriels. Les couleurs sont alors plus sobres, les lignes deviennent géométriques mais GRUBER continue à innover techniquement en recourant aux verres à reliefs mécaniques fabriqués par Saint-Gobain.

Maître incontesté des techniques verrières, il fut sollicité dans sa période Art nouveau par des architectes comme Georges BIET et par des ébénistes, dont Georges SCHWARTZ, Emile GALLÉ, Louis MAJORELLE et Eugène VALLIN. Il collabora ainsi avec ce dernier en 1904 à l’aménagement intérieur de la maison de campagne d’Eugène CORBIN, propriété dite « La Garenne » (aujourd’hui « Les Eaux bleues »), à Liverdun.

Intéressé par tous les arts décoratifs, il pratiqua l’émail, la sculpture sur bois et réalisa des bois brûlés (expo. de Saint-Dié, 1894). Il fournit des motifs de tentures pour Charles FRIEDRICH*, des modèles de reliures pour René WIENER* (dont Racontars d’un vieux collectionneur de Charles COUSIN, S. de Nancy, 1894 et S. de la SNBA, 1894) et de grès flammé pour Alphonse CYTÈRE, directeur de la Société anonyme des produits céramiques de Rambervillers. Avant d’ouvrir son propre atelier d’ébénisterie en 1904, il conçut des ensembles de mobilier exécutés par Paul WEILLER, Justin FÉREZ, Georges Léon SCHWARTZ. Il réalisa aussi des modèles de sculpture pour la façade de la Chambre de Commerce de Nancy, 40, rue Poincaré, et dessinait régulièrement des affiches, des menus et des programmes pour les imprimeurs nancéiens.

Aujourd’hui quelque peu oubliée, son œuvre de peintre est intéressante dans la mesure où l’on retrouve dans ses toiles ou ses pastels la richesse du coloris et la force expressive de ses verrières, ce qui n’exclut pas une certaine sensibilité mélancolique. Dans ces techniques, il se consacra essentiellement au paysage : environs de Nancy, Auvergne (à partir de 1899), Alsace et pays de Bade (à partir de 1905).

Il ne faut pas oublier ses panneaux décoratifs qui constituent une part non négligeable de son activité. Ainsi, en 1912, il peignit pour les Grandes Brasseries de Charmes une grande toile à personnages pour décorer la brasserie Thiers de Nancy.

La broderie s’expose au château de Courcelles.

J’ai eu l’occasion de découvrir, non pas le héron caché dans la verdure au pied de l’escalier du château de Courcelles à Montigny, mais le savoir faire impressionnant de ces brodeuses de perles. L’art de la broderie décliné de façon contemporaine nous donne à voir de superbes oeuvres et vetements de haute couture.

Durant ces journées des métiers d’art les jeunes brodeuses issues du centre de formation du lycée Lapie Ecole de Broderie de Lunéville nous ont présenté leur technique au crochet , en utilisant le même support . Ce qui est vraiment saisissant , c’est ce travail méticuleux à l’aveugle en dessous du support pour saisir la perle, comme si elle avait des yeux au bout des doigts.

Sur les photos suivantes vous pouvez voir les deux cotés de l’ouvrage et le crochet dont se sert la brodeuse .

Voici quelques exemples de broderies sur différents supports, un clic sur l’image pour la voir en grand .

Pour bien comprendre la technique de la broderie perlée un clic ici

Le week end , un thème, un tableau

Fardoise (clic) nous demande de nous intéresser à la renaissance de la nature au printemps pour ces trois samedis du mois de mars.

Je vous propose pour ce dernier samedi, un peu en avance pour Pâques d’autres œufs.

Nid d’oiseau et fleurs de pommier de William Henri Hunt

J’aime beaucoup la douceur de ce tableau suggéré par le choix des couleurs du nid et des fleurs . La façon dont le peintre s’est attaché aux détails pour représenter le nid est saisissante. On a vraiment l’impression de sentir ce duvet et la mousse tapissant le fond du nid où sont installés les œufs. Joli contraste de couleurs avec ces fleurs de pommier déposées sur la terre, le rose faisant écho aux petites taches présentes sur les œufs . Pas de doute le printemps est bien là.

D’autres fleurs peuvent être choisies aussi comme ces primevères jaunes plantées en terre, l’oeil par contre est de suite attiré par le bleu des œufs .

William Henry Hunt (1790 – 1864) est né à Londres. Dans ses premières années, il a surtout peint à l’huile, mais il est ensuite passé à l’aquarelle. Avec ce dernier, il est devenu célèbre et très apprécié en tant qu’artiste. Le jeune Hunt était un enfant très malade. Il souffrait de jambes déformées et était toujours un peu trop petit et faible pour son âge. Il a donc été clair très tôt que le travail normal ou physique ne serait pas une option pour lui. Au lieu de cela, il s’est intéressé à la peinture. À l’âge de 14 ans, il commence sa formation artistique avec le peintre John Valery, avec lequel il restera étudiant pendant environ sept ans. Un autre étudiant bien connu de Valey, avec lequel Hunt s’est lié d’amitié, était John Linnell.

Avec Linnell, le jeune Hunt aimait se rendre dans les villes environnantes de Londres pour se rapprocher. En raison de sa condition physique, Hunt n’a pas pu parcourir de longues distances. Ils ont donc choisi des endroits faciles d’accès pour lui. Hunt a travaillé avec Linnell pendant plusieurs années. Plus tard, il rencontre Thomas Monro, un médecin et collectionneur d’art renommé. Son amitié avec Monro est devenue de plus en plus étroite au fil du temps. L’influent mécène a même invité Hunt à vivre et à peindre avec lui pendant un mois. Il était même prêt à payer Hunt pour les croquis qu’il y avait faits. L’entrée de Hunt dans la peinture à l’aquarelle a été plutôt hésitante. Mais bientôt, il a développé un bon instinct et est considéré comme l’un des fondateurs de l’école anglaise de peinture à l’aquarelle.

Les motifs étaient souvent très simples et non agités, mais ils convainquaient par une représentation très réaliste et en même temps délicate de ses motifs. Par exemple, il a peint divers nids d’oiseaux avec tant de détails qu’il a été surnommé « Nid d’oiseau ». Ses contemporains l’appelaient le maître de la nature morte. Sa phase la plus active se situe dans les années 1830 jusqu’au milieu des années 1850 environ. Pendant cette phase, Hunt a été si productif que jusqu’à 30 de ses tableaux ont parfois été exposés en même temps. Parmi les œuvres caractéristiques de Hunt, on peut citer « Garçon avec une chèvre », « Primroses et nids d’oiseaux » ou « Tarte de Noël ». Il est mort à l’âge de 73 ans des suites d’une attaque cérébrale.

Le week – end, un thème, un tableau

Fardoise (clic) nous demande de nous intéresser à la renaissance de la nature au printemps pour ces trois samedis du mois de mars.

Je vous propose ces arbres en fleurs et communiants de Jean Monchablon

Le chemin qu’empruntent cette femme et les communiantes est bordé de magnifiques arbres fleuris. Le vert de l’herbe se décline aussi en de subtiles nuances avec le jeu des ombres et de la lumière . J’aime beaucoup cette atmosphère à la fois paisible mais aussi pleine de vie et de luminosité.

Pour en savoir plus sur ce peintre, je partage une partie de la fiche de mon mari.

JAN-MONCHABLON Jean-Baptiste MONCHABLON, dit

Châtillon-sur-Saône (88) 1854 – Châtillon-sur-Saône 1904

Peintre

Fils d’un officier de santé (médecin non titulaire du doctorat).

Ses deux parents nés dans le Sud meusien, son père à Bar-le-Duc, sa mère à Rupt-aux-Nonains.

On ne sait pourquoi il fit sa scolarité primaire dans une pension catholique de Nantes. On ignore également quelles études il poursuivit jusqu’à sa nomination comme professeur au collège de Quimper en 1875. Etait-il professeur de dessin ? La nomination à ce poste du peintre breton Jean-Marie VILLARD en 1877 n’éclaire pas ce point obscur. En 1881, il se rendit à Paris où il fut l’élève de Jean-Paul LAURENS à l’Académie Julian puis d’Alexandre CABANEL en 1883-84, sans doute aux cours du soir des Beaux-Arts car il ne figure pas sur les registres de l’école. En 1886, un voyage en Hollande conforta sa vocation de paysagiste et sa visite à Leyde lui fit apprécier la « peinture fine » des maîtres anciens. Trois ans plus tard, il finit par épouser dans la capitale Fanny JULIEN (née à Quimperlé en 1856), fille d’un musicien également accordeur de piano qu’il avait rencontrée à Quimper. Depuis le milieu des années 1880, il partageait son temps entre Paris et Châtillon où il passait la plus grande partie de l’année et où il fit construire une maison bourgeoise avec vaste atelier. Outre la peinture, il y chassait et cultivait la vigne. La tradition prétend qu’il mourut brutalement pendant une partie de cartes. Resté sans descendance, il fut inhumé dans son village natal.

Son marchand américain Roland F. KNOEDLER, devenu son ami, fit exécuter à ses frais un monument surmonté d’un buste en bronze exécuté par le sculpteur BOURDELLE. Inauguré à Châtillon en 1909, ce buste fut fondu par les Allemands pendant la dernière guerre.

Après le décès de son épouse en 1913, une vente de ses œuvres eut lieu à l’Hôtel Drouot en avril de l’année suivante.

Outre quelques envois à des expositions de province comme Toulouse et Dijon, il participa régulièrement au Salon parisien entre 1881 et 1904, adoptant dès 1882 le pseudonyme de JAN-MONCHABLON afin d’éviter la confusion avec Alphonse MONCHABLON. Il y obtint une mention honorable en 1885 pour La roche verte qui fut achetée par l’Etat. Ses participations aux expositions universelles de 1889 et 1900 lui valurent des médailles d’argent, complétées en 1898 par une médaille d’or à l’exposition internationale de Vienne. Il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1895. Dès 1890, il avait fait une exposition particulière à l’ARL (Association of Research Libraries) de New York puis participa en 1893 à l’exposition universelle de Chicago. En effet, grâce à un ami d’Epinal ayant des relations commerciales avec les Etats-Unis, il était entré en contact avec la maison Knoedler & Cie qui, outre son magasin parisien, avait des agences à New York et à Londres. C’est ainsi qu’il vendit de nombreuses œuvres outre-Atlantique où il était et demeure plus connu qu’en France.

Malgré son attachement à sa Vôge natale, MONCHABLON exposa peu en Lorraine, ne prenant part au Salon de Nancy qu’en 1886 et 1893. Ce n’est qu’en 1908 que quatre de ses toiles furent présentées à l’exposition d’Epinal dans la section rétrospective. L’absence de la moindre mention de son décès dans la presse vosgienne s’explique par le caractère original et indépendant de l’artiste. Franc-maçon, fervent républicain et polémiste, il s’opposa à plusieurs reprises à la municipalité de Châtillon, notamment à propos de la dégradation du milieu naturel qui lui était si cher. Ecologiste avant l’heure, il se rapproche ainsi des préoccupations des peintres de Barbizon luttant pour la préservation de la forêt de Fontainebleau ou de MONET s’opposant à la coupe de peupliers au bord de l’Epte.

A l’exception de quelques portraits et scènes de genre, il peignit exclusivement des paysages de sa campagne natale, limitant son champ d’action à un rayon de cinq kilomètres autour de

Châtillon, au confluent de la Saône et de l’Apance. Signalons tout de même quelques vues de Normandie et de la forêt de Fontainebleau ainsi qu’un paysage d’Algérie présenté au Salon de 1893 qui laisse supposer un voyage de l’artiste, sans doute en compagnie de son ami André BROUILLET, témoin à son mariage et lui-même marié à une riche Constantinoise.

JAN-MONCHABLON peint une campagne sereine qui semble ignorer les hivers et les aléas météorologiques. Coloriste sobre et subtil, sensible aux effets de lumière sans jamais rechercher le spectaculaire, il représente champs vallonnés, grasses prairies et villages paisibles avec une grande précision et un sens de l’espace ainsi résumés par Paul CHEVREUX : « Jamais personne n’avait compris le paysage de cette façon, avec une largeur d’horizon et ce fini du détail qui donne tout à fait l’idée vraie de la nature » (1889).

Certains critiques comme Georges LAFENESTRE lui ont reproché sa technique trop minutieuse : « Ces ouvrages au petit point restent ternes et glacés, malgré ou à cause de tant d’efforts, et c’est grand dommage, car l’auteur y accumule une grosse somme d’études, de sincérité, de talent » (1890). Cette tendance est à rapprocher de son vif intérêt pour la photographie.

Le week – end , un thème , un tableau

Fardoise (clic) nous demande de nous intéresser aux vases dans les tableaux , celui qui sublime les fleurs .

Je vous propose ce vase de fleurs sur une table de Suzanne Valadon

Le vase est présenté sur une petite table juste à côté d’une étoffe dont on ignore tout. Le bouquet qu’il contient arbore des fleurs aux couleurs chaudes qui viennent égayer cet endroit plutôt austère . Le côté pompon , vaporeux contrastant avec le tracé net du vase . Le feuillage vert est pratiquement absent sur ce tableau.

Suzanne Valadon a représenté de nombreux bouquets de fleurs , j’ai eu l’occasion d’en voir quelques uns au Centre Pompidou Metz. Ci – dessous devant une draperie multicolore un autre vase avec des tulipes est mis en valeur par l’artiste sur un guéridon.

Ci – dessous un autre vase disposé cette fois devant une porte et des panneaux de bois clairs avec un bouquet lumineux où la verdure est nettement plus présente, on peut même y reconnaitre des fougères.

Trois vases, trois bouquets tous différents et pas seulement par le contenu du bouquet mais aussi par la façon dont Suzanne Valadon les peint . Fortement influencée par le cloisonnisme de Gauguin, elle applique souvent un cerne noir autour de ses couleurs appuyées. Elle utilise plusieurs pinceaux et brosses en même temps qu’elle tient dans ses mains ou entre ses dents. Degas décèle très vite chez Suzanne Valadon un véritable talent, disant à son propos qu’elle possède « un trait souple et dur ».

Pour en savoir plus sur Suzanne Valadon née Marie Clémentine Valadon le 23 septembre 1865 un clic ici

Les chatons

Pour l’atelier 233 chez Ghislaine un clic sur le logo .

Sujet 3 

 un texte avec au moins 5 mots commençant par  » E

 Sujet 5

 Un texte avec au moins 5 mots commençant par «  » vi «  »

Vifs comme l’éclair les chatons

Virevoltent plein de vigueur

Vidant tiroirs , boites à carton

En virtuoses prospecteurs

**

Vis à vis de ses petits fripons

La chatte ne hausse pas le ton

Sans administrer de correction

Elle veille juste avec attention.

**

Parfois s’éveillent d’autres frissons

Chez ses adorables polissons

À l’évidence la musique

les émerveille sans exception.

Les deux tableaux sont d’Henriette Ronner – Knip peintre animalière belgo-néerlandaise ( 1821- 1909) . Elle se spécialise dans la peinture animalière, au début surtout des chiens puis, à partir de 1870, presque exclusivement des chats, pour lesquels elle parvient avec une grande virtuosité à représenter le détail du pelage. Elle reçoit de nombreuses commandes notamment de la Cour belge mais aussi de notables anglais. Henriëtte Ronner-Knip choisit d’ailleurs de faire construire une grande propriété, dotée d’une extension aménagée avec une façade en verre. Elle y fait évoluer chats, chiens, perroquets, qui lui servent de modèles pour ses toiles. En effet l’artiste parvient à saisir, l’expression de ces félins, qu’elle campe dans un décor élaboré avec une certaine virtuosité.

Je viens de m’apercevoir que les mots devaient se terminer par « one » et non par « on » pour le sujet 4 ! Donc finalement je n’ai traité que deux sujets.

Animal

Pour l’atelier 231 de Ghislaine un clic sur le logo .

Sujet 2 : Bout, plume, légère, haute, quand, heure.

Sujet 3  : un texte avec au moins 5 mots commençant par  » B « 

Comme je vous le disais dans mon article précédent, je suis allée voir l’exposition consacrée à Vincent Munier, ce photographe animalier talentueux qui nous fait rêver autant par ces clichés du bout du monde que par ceux du massif vosgien. Je ne saurais trop vous la conseiller, Animal en est le titre. Qu’il soit de plume ou de poil, il est vraiment mis à l’honneur par cet artiste dans la galerie de l’Arsenal de Metz jusqu’au 31 mars2024. Tout d’abord Vincent Munier nous emmène sur le haut plateau tibétain suivre les traces de la panthère des neiges. Pour l’apercevoir sur la roche, il faut vraiment se concentrer, le mimétisme est tel qu’au premier abord vous ne la distinguez pas. Quand l’heure et la chance sont au rendez vous, il vous sera donné de rencontrer d’autres animaux tels ces renards du Tibet, ces pikas, ces chats de Pallas et ces troupeaux d’ânes kiangs.

Par la suite vous découvrirez la sublime beauté des paysages arctiques, ce blanc envoûtant qui semble si doux , si léger alors qu’il est d’une rudesse implacable dans ce désert d’une extrême fragilité. Des images prises lors d’expéditions en solitaire dans des conditions extrêmes. Là , pas question de balade tranquille pour saisir cette ourse polaire avec ses petits sur une banquise morcelée ou ces bœufs musqués se regroupant sous l’assaut du vent. Je me demande d’ailleurs comment il opère pour prendre ses photos avec des températures aussi basses. Le grand nord canadien, la taïga russe et les déserts arctiques sont des endroits qui fascinent Vincent Munier . Il arrive à s’immerger complètement dans cette nature pour en révéler tous les joyaux .

Vincent Munier, originaire des Vosges, découvre la photographie animalière auprès de son père à l’âge de 12 ans. Son livre Arctique parait en 2015 il réunit 200 magnifiques images du grand Nord. En 2018 il entraîne avec lui l’écrivain Sylvain Tesson sur les traces de la panthère des neiges . Deux autres ouvrages voient le jour, Tibet minéral animal et Promesse de l’invisible. L’écrivain, lui, relate cette aventure dans son livre la panthère des neiges (prix Renaudot) . En 2021 un film, que je vous recommande vivement , est coréalisé par Vincent Munier et Marie Amiguet, il obtient le césar du meilleur film documentaire.

Le week – end , un thème, un tableau

Pour cette quinzaine Fardoise ( un clic sur le logo ) nous propose: la transparence .

J’ai choisi l’orage parfois appelé la tempête de Pierre Auguste Cot

Cette toile de 1880 actuellement présentée au Métropolitain Muséum of Art de New York nous montre un jeune couple courant pieds nus sur un chemin de terre. On ne distingue pas ce qui les entoure hormis un petit buisson Ils tiennent tous les deux une couverture ocre au dessus de leurs têtes. Le jeune homme est torse nu, vêtu d’une sorte de pagne, une trompe de chasse attachée à sa taille . La jeune fille porte une robe blanche transparente dévoilant une peau blanche laiteuse. Son regard semble préoccupé par ce qui est à l’arrière.

Les couleurs sont assez sombres avec des touches d’ocre dominantes, seule la robe de la jeune fille tranche. Un joli jeu de lumière sur le sentier permet aux personnages de se détacher sur le fond sombre . Ils semblent fuir ce ciel d’un noir d’encre et ce vent qui malmène leur couverture.

Antonio Corsi un garçon de douze ans aurait servi de modèle aussi bien pour le jeune homme que pour la jeune femme. Lorsque l’artiste expose ce tableau les critiques pensent à Paul et Virginie de Bernardin de St Pierre comme origine du sujet, d’autres pensent à Daphnis et Chloé .

Le printemps réalisé en 1873 nous montre aussi une jeune fille vêtue d’une robe au drapé transparent

Pour en savoir plus sur ce peintre français né à Bédarieux en 1837 et mort à Paris en 1883 un clic ici

Clic – clac

Le Clic Clac  chez Tortue ( clic)  , c’est une photo publiée le vendredi pourvu qu’elle soit rigolote, insolite, amusante, poétique, anodine.

Je vous propose cette œuvre  » The impossible III  » de Maria Martins vue au Centre Pompidou Metz dans le cadre de l’exposition quand l’art rencontre la psychanalyse .

« Il n’y a pas de rapport sexuel » est l’une des formules les plus célèbres , mais aussi les plus commentées de Jacques Lacan. Le psychanalyste a beaucoup développé cette pensée en opposant l’acte au rapport. S’il existe bien des actes sexuels, les rapports entre les sexes ne sont pas, mathématiquement équivalents. Les rapports sexuels sont, pour les êtres parlants, toujours de l’ordre du ratage, d’où l’amour qui justement supplée à l’absence de rapport sexuel, selon Lacan . Cette relation duelle complexe est présente dans la sculpture The Impossible III de Maria Martins de manière explicite .