Le week – end, un thème, un tableau

Lilou pour le mois de juin nous dit :   » la mode  » .

Je vous propose cette affiche d’Auguste Roedel

Sur cette affiche il est non seulement question de mettre en avant l’habit avec ces deux exemples de robes aux manches bouffantes, à la taille fine marquée par une ceinture, mais aussi la chevelure. Le chignon flou et crêpé est à la mode à cette époque. Les cheveux étaient divisés en 4 parties,  une partie au milieu du crâne, en queue de cheval, servait à faire le chignon haut et le reste des cheveux entouraient la tête. Ces derniers étaient crêpés, pour être ensuite enroulés et ainsi former un volume assez conséquent. Certaines femmes de l’époque, utilisaient des postiches pour maintenir leurs cheveux et créer encore plus de volume. Là, les cheveux sont ramenés sur le dessus de la tête , certains sont tressés d’autres non, ils se fixeront vraisemblablement sur ce morceau du tissu rouge que l’on voit appraitre. On peut remarquer aussi les mitaines noires de la dame qui se fait coiffer. La coiffeuse porte une coiffe moins sophistiquée ne laissant que peu appraitre ses cheveux.

Auguste Roedel

Il est né à Paris le 5 février 1859 et mort le 13 avril 1900. C’est un illustrateur, affichiste, caricaturiste, aquarelliste et lithographe.

Au cours des années 1880, il commence à dessiner et fréquenter les cabarets et les bals, surtout dans les quartiers environnant la Butte Montmartre et la place Pigalle. Le 11 avril 1885, il est le premier à représenter La Goulue. Il produit des caricatures pour des journaux comme Le Petit Illustrél’Almanach du Père Peinard ou encore, plus tard, Le courrier français ou l’Estampe moderne Il illustre également des partitions pour piano.

En 1895, il devient l’affichiste attitré du Moulin Rouge, il est connu pour être le « roi de la cavalcade », et fréquente le Cabaret des Quat’z’Arts où il retrouve d’autres affichistes comme PAL ou Jules Grün, des poètes (Edmond Teulet, Charles Quinel), ainsi que des chansonniers. Il prépare avec ses amis dissidents du cabaret Le Chat Noir, dont Adolphe Léon Willette , différents événements artistiques. Parmi le moins connu est celui appelé « Le Mur » qui consiste en un panneau situé dans l’enceinte du cabaret et ouvert à toutes formes d’expression graphiques : la liberté de ton y est totale. Par la suite, le cabaret des Quat’z’Arts publie un journal illustré hebdomadaire à partir du 6 février 1897 intitulé Les Quat’z’Arts journal : Roedel y fait six dessins qui prennent toujours place en milieu de journal au cours des trente premiers numéros, et ce, jusqu’au 29 mai 1898.

En 1896, Willette et Roedel rejoignent un comité présidé par Joseph Oller , le codirecteur du Moulin Rouge, afin d’organiser une série de défilés dans le cadre du Carnaval de Paris et inspirée du Boeuf Gras. Roedel s’amuse à composer des cortèges, et excelle dans cet art particulier. Véritables performances, ces festivités démarrent place Pigalle au pied de la Butte-Montmartre et prennent le nom de « Vachalcade » ou « cortège de la Vache Enragée ». Témoin, le dessinateur Louis Morin en rappelle le souvenir : « Tandis que les artistes, les ingénieux inventeurs des défilés du Moulin-Rouge et des boulevards extérieurs rajeunissaient les mythologies vieillies, campaient, sur des chars ingénieusement composés, les modèles de leurs ateliers ou les danseuses d’opéra, […] Roedel mêlait les pittoresques troupiers de Valmy aux Pierrots et Pierrettes montmartroises de Willette, et unissait ainsi Raffet à Lancret, les étudiants revenaient à la mascarade satirique, aux cavalcades ironiques… »7 Au duo Willette-Roedel se joignent Grün, Rad, Robida, ou bien encore Georges Redon. L’expérience est renouvelée l’année suivante sous la présidence cette fois de Willette mais connaît un déficit important : la Vachalcade ne fut pas renouvelée.

Durant ces deux années, Willette lança un mensuel, La Vache enragée et il nomma comme directeur Roedel qui en fit l’affiche ; une autre affiche fut exécutée par Henri de Toulouse Lautrec.

Abimé par l’abus d’absinthe, Roedel meurt brutalement le 13 avril 1900 dans le 9ème arrondissement de Paris: il a 41 ans.

Publié par

giselefayet

Mots , images , mouvements, impressionnent ma plaque sensible et la communication en est le révélateur le plus puissant . Citation favorite : " Être libre ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaines , c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres." Nelson Mandela

23 réflexions au sujet de “Le week – end, un thème, un tableau”

  1. Moi qui utilise le bus pour mes déplacements, avec une robe pareille, je ne pourrai même pas rentrer dans mon bus ! hi hi … et j’occuperais la place de plusieurs personnes. Pour rentrer et s’asseoir dans leurs carrosses, déjà pas facile !
    Heureusement, les modes ont changées au fil du temps, ouf !
    J’ai bien aimé lire le dessous de l’image.
    Bon début de week-end
    Gros bisous

    J’aime

  2. Merci, Gisèle pour cette belle affiche et la présentation de cet artiste ! Je connais bien les affiches de Toulouse Lautrec, mais celles de Roedel …..

    Bon samedi sous la pluie … en Meurthe et Moselle il pleut ! J’espère retrouver un peu de soleil en revenant à Metz ce soir ….

    Bisous

    J’aime

  3. bonjour Gisèle très belle affiche , il serait impensable maintenant de se vêtir ainsi, je trouve qu’elles étaient très élégantes ces Dames d’antan, mais la taille fine cela ne se faisait pas sans souffrance. Bisous bonne journée MTH

    J’aime

  4. Une belle affiche par un graphisme épuré et des coloris restreints. Et comme toujours, je lis avec curiosité tes lignes.

    BIses et belle fin de journée, Jazzy.

    J’aime

  5. Il fallait avoir le temps, pour une coiffure aussi sophistiquée ! Une mode pour le beau monde, cela devait être plus simple dans la rue !

    J’aime

  6. Très bonne idée de parler de la coiffure, car elle a beaucoup compté et la mode changeait très vite. Une période pas très simple pour les femmes, entre les crinolines, les manches ballons, et ces coiffures !

    J’aime

  7. Belle affiche mais comme ces femmes devaient passer du temps à être à la mode! C’est bien plus simple aujourd’hui, heureusement…

    Bises du jour,

    Mireille du sablon

    J’aime

Laisser un commentaire