Pour cette quinzaine Fardoise ( un clic sur le logo ) nous propose : mère et enfant(s).
Je vous propose : Une mère et ses enfants de Paul Descelles .
La mère entourée de ses enfants est en train d’éplucher les pommes de terre . Elle a un de ses enfants sur les genoux qui semble accompagner son geste . L’autre enfant assis par terre observe attentivement la scène . Le visage de la mère arbore un sourire radieux qui en dit long sur son plaisir d’être avec ses enfants et la douceur de ce moment de connivence. Les habits sont simples, nous sommes dans un intérieur modeste .
Pour en savoir plus sur ce peintre lorrain voici une partie de la fiche que lui a consacrée mon mari .
DESCELLES Théophile Paul
Raon-l’Etape (88) 1851 – Saint-Dié 1915
Peintre, peintre céramiste, dessinateur, sculpteur, dessinateur-lithographe et collectionneur.
Fils d’un menuisier peintre sur faïence et sur porcelaine.
Il fut l’élève d’Edouard de MIRBECK*, professeur de dessin au collège de Saint-Dié. Selon la plupart des biographies, il débuta à la faïencerie d’Alephe MULLER à Raon-l’Etape où il travailla avec Emile GALLÉ dont le père aménagea en 1875 un atelier de peinture sur faïence. En fait, il entra vers seize ans à la manufacture de Saint-Clément. Le recensement de cette localité pour l’année 1872 le dit « peintre faïencier ». Deux ans plus tard, il y épousa Léonie BÉNÉDIC, fille d’un boulanger. Il réalisa ensuite (au moins jusqu’en 1881) pour GALLÉ de nombreuses études aquarellées pour des décors sur faïence et probablement aussi pour des pièces de verrerie. En 1880, il présenta successivement au Salon parisien et à celui de Nancy des portraits et des scènes de genre sur faïence et sur porcelaine. Il compléta sa formation auprès de Louis GRATIA* puis, sans cesse soucieux de se perfectionner, fut tardivement à Saint-Dié l’élève de Jules ADLER, qui était pourtant de quatorze ans son cadet. Il exposa peu à peu des œuvres sur toile qui lui valurent une certaine réputation. Devenu sociétaire des Artistes français en 1883, il obtint une mention honorable au Salon de 1907 et reçut une médaille d’argent à l’Exposition internationale de Seattle en 1910 puis une médaille d’or à l’Exposition internationale de Fontainebleau deux ans plus tard. Il fit partie la Société philomatique vosgienne à partir de 1887. Ayant ouvert à Saint-Dié un cours de dessin et de peinture, il fut nommé officier d’Académie en 1888 puis officier de l’Instruction publique en 1911. Egalement collectionneur, il milita pour que les anciens locaux de l’évêché de Saint-Dié, disponibles après la loi de 1905, soient consacrés au musée municipal de la ville auquel il avait légué sa collection. Le bâtiment convoité devint collège et le musée ne fut installé au deuxième étage de l’hôtel de ville qu’en 1925. La collection de l’artiste était alors dispersée.
Bien que plusieurs de ses participations au Salon aient été saluées par la critique parisienne, il reste un artiste profondément lorrain dont la formation et la carrière se déroulèrent entièrement dans les Vosges. Il participa régulièrement au Salon de Nancy entre 1880 et 1913, à la première exposition de l’Association des Artistes lorrains ainsi qu’à la plupart des expositions lorraines : Epinal (1881, médaille d’argent ; 1888, médaille d’or ; 1908), Bar-le-Duc (1891), Saint-Dié (1891), Remiremont (1895, 1902, 1907) et Gérardmer (1896). Il faisait partie du comité vosgien pour l’Exposition universelle de 1900.
Il prit aussi part à des expositions à Langres, Chaumont, Besançon, Dijon, Bourges et Moulins.
DESCELLES est un artiste réaliste qui se consacra principalement au portrait et aux scènes de genre. A la demande de l’évêché, il exécuta plusieurs portraits en buste des évêques de Saint-Dié, mais il est surtout connu pour ses scènes populaires ancrées dans la réalité locale : intérieurs modestes, scènes paysannes, femmes au lavoir. Comme son maître J. ADLER, il exprime à travers son art des préoccupations sociales qui vont au-delà de la simple anecdote moralisatrice. Il ne cherchait pas à « faire joli » et on lui reprocha parfois un dessin peu soigné. Ses portraits à l’huile, en particulier ceux des prélats déodatiens, témoignent cependant d’une technique irréprochable, notamment dans le traitement des visages.
Théodore VÉRON loua l’œuvre sur porcelaine présenté au Salon en 1883 : « Très bon portrait, soigné, fin et large à la fois dans son habile et magistrale exécution ».
Il s’essaya au paysage, à l’huile et au fusain et peignit également quelques tableaux de fleurs, souvenir de sa formation initiale.
En tant que dessinateur, il collabora à plusieurs revues auxquelles il donna des illustrations et participa en 1893 avec un dessin (une étude pour le tableau La potée) au Livre d’or « La Lorraine à la Russie » auquel contribuèrent 80 artistes lorrains.
Il se consacra aussi à la sculpture et présenta en 1891 un meuble de style Henri III à l’exposition de Saint-Dié. Il réalisa aussi des portraits en bas-relief, notamment une série qui fut inaugurée à Senones en 1893, à l’occasion du centenaire du rattachement à la France de la principauté de Salm. En 1905, des médaillons en bronze furent scellés au parvis de l’église Notre-Dame de Galilée à Saint-Dié. Ils représentent :
Ø Mgr Caverot
Ø M. l’archiprêtre Brignon
Selon le commandant LALANCE, il s’essaya également « au meuble avec succès et plusieurs de ses productions sont même empreintes d’un caractère très personnel ». (1905)
Il pratiqua accessoirement la lithographie.
Un portrait sur faïence présenté au Salon parisien de 1887 est attribué à Mlle Paule DESCELLES « née à Saint-Dié, élève de M. Gratia. – A Saint-Dié, rue de l’Orphelinat, 3 ». Les archives de Saint-Dié étant lacunaires, la seule sœur connue de notre artiste se prénommait Joséphine Marie Louise. Née à Saint-Dié en 1866, elle y décéda en 1890. Le recensement de 1886 révèle qu’elle habitait alors au domicile de Paul qui n’avait pas d’enfant.
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Je vous propose une version de la mère et ses enfants, celle de François Louis Lanfant
Là nous nous situons dans un tout autre contexte. Nous sommes dans un intérieur bourgeois, le mobilier en atteste tout comme la façon dont sont habillés et coiffés les enfants et leur mère. Robes au drapé soigné, cheveux tressés relevés sur la tête pour la fillette, cheveux relevé en chignon pour la mère. J’aime le regard taquin du petit garçon vis à vis de sa soeur .Aurait – elle commis quelque bêtise, le geste de la mère le laisse supposer . Quant au chat il semble ne pas s’intéresser à cette scène, bien calé sur sa chaise il nous prend à témoin.
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