Jeudi poésie

Annick Lotus ( clic) à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine nous dit :

Ecrire un maillet avec le vers suivant :  <<Le temps se fait de plus en plus

chaud>> .

Un maillet est une forme de poésie avec quatre quatrains dont le premier

vers de la première strophe se répète en reculant d’une place à chaque

strophe. 

Un maillet commence et finit donc par le même vers.

Le temps se fait de plus en plus chaud

De quoi vraiment rendre marteau,

Partout le mercure y va franco

Provoquant de désastreux fiascos .

*

Même s’il n’est pas toujours au beau,

Le temps se fait de plus en plus chaud,

Déboussolé le pauvre oiseau ,

Le sud n’est plus son eldorado .

*

Les rivières n’ont plus que tremolos

Pour que revienne très vite l’eau ,

Le temps se fait de plus en plus chaud,

L’homme a – t – il été trop mégalo ?

*

Imposant partout son seul tempo,

Se mettant en péril de facto.

À l’heure du bulletin météo,

Le temps se fait de plus en plus chaud.

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Jeudi poésie

Annick Lotus ( clic) à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine nous dit :

Je vous demande pour ce jeudi 30 mars un texte (prose ou poème) 

avec les 10 mots suivants : 

année-lumière, avant-jour, dare-dare, déjà-vu, hivernage, 

lambiner, plus-que-parfait, rythmer, synchrone, tic-tac 

(mots proposés pour la semaine de la francophonie).

Les étoiles à des années lumières

Ont troqué la toquante infernale

Pour ne rythmer la nuit sidérale

Que d’un long cillement de paupière

*

Tic – tac, tic – tac, cette petite voix

Me traque tenace dans l’avant – jour

Lambiner ? je n’ai pas vraiment le choix

Dare-dare se lever, comme toujours,

*

Conjuguer alors au plus -que – parfait

Les lointains assoupis , du déjà -vu

Confiné dans l’hivernage surfait,

Loin de l’alliance synchrone vécue.

Jeudi poésie

Les Cabardourche prennent la barre de la coquille des croqueurs pour cette quinzaine et proposent pour ce jeudi:

Ouvrez un recueil de poésie, choisissez un poème qui résonne en vous, transcrivez-en le premier vers et continuez le poème à votre façon en vous laissant la liberté d’écrire un texte bref ou plus long.

J’ai choisi le premier vers d’un poème de Tahar Ben Jelloun tiré de  » poèmes et peintures ».

Quelle est la couleur du temps ?

Si je le peins en blanc, sera-t-il suspendu

Au silence des jours sur les chemins d’antan,

Quand l’heure bleue exquise d’une pleine lune

efface le blond soyeux des poussières de dunes,

Ou s’échappera – t -il dans le gris confondu

D’un instant saupoudré de luttes opportunes ?

J’aimerais qu’il soit couleur de l’insouciance,

De l’amitié , de l’amour qui mènent la danse.

Il tutoierait le vert et deviendrait fragrance

Loin des yeux fermés au noir d’indifférence.

Gisèle F 25 /01/2023

Jeudi poésie

Jeanne Fadosi à la barre du bateau des croqueurs de mots pour la quinzaine nous dit : pour les jeudis poésie du 10 et du 17 novembre, je laisse le choix du sujet ou pour celles et ceux qui préfèrent un fil conducteur, de choisir un ou des instrument-s de mesure du temps.

L’horloge de Charles Baudelaire.

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit :  » Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d’effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible,

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon
Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !

Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.

Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !  »

Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

Comme un reproche..

Pour l’atelier 170 chez Ghislaine un clic sur le logo.

Rengaine, menteur(euse), aisance, reproche, souffle, prochain, certain, jalouser.

Texte avec des mots commençants par C

Un ressenti sur le thème  » Temps « 

Peinture de mosaïque 5D, horloge en bois mort, point de croix, peinture  complète, art mural | AliExpress

Comme un reproche, le carillon égrène avec aisance ses notes en rengaine. Caramba ! Comment calmer ce coquin de temps ? Certains retenant leur souffle, essayent par leur calme de l’apprivoiser, le cajolant pour qu’il ne change pas de cap. D’autres jalousant cette chance capitulent jusqu’au prochain refrain et restent captifs de ce coucou menteur . Chacun cherche une clef pour cadenasser le coffre d’où s’écoulent secondes , minutes, heures . Mais personne n’a encore réussi ce coup de force.

Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.

Pour ce thème du temps qui passe je vous propose :

La gardienne du temps de Jacek Yerka

Une gardienne veillant avec vigilance sur tous ces réveils comme une mère sur ses petits . On la sent prête à bondir sur celui qui voudrait s’emparer d’un marqueur du temps . J’aime ce surréalisme qui nous entraine dans un univers relevant de la magie .

Si vous voulez en savoir plus sur cet artiste polonais un clic ici . Je vous conseille vivement de voir ses autres œuvres (clic) , c’est une véritable plongée qui vous attend dans un monde d’un réalisme magique époustouflant .

Comme il s’est penché sur l’œuvre de René Magritte je ne pouvais pas passer à côté de cet artiste.

« la durée poignardée » de René Magritte (1938)

Peint dans un style hyperréaliste avec des contrastes forts et très définis, la peinture représente une cheminée de marbre blanc du foyer de laquelle s’échappe une locomotive dont la vapeur remonte dans la cheminée. Sur sa console sont posés deux chandeliers et une horloge se reflétant dans un large miroir. La palette de couleurs est réduite : blancs et gris de l’horloge, de la cheminée, de la locomotive et du miroir, bruns du plancher et des murs, jaune/doré du bord du miroir et des chandeliers.

La vue n’est pas frontale mais latérale pour ce tableau . Nous voyons surgir la locomotive comme sortie d’un tunnel , le panache de fumée s’aplatissant sous l’effet de la vitesse . Cette vision nous conforte bien dans la représentation du temps. Elle contraste cependant avec la parfaite immobilité apparente du décor.

Si dans la cheminée se trouvait un vrai poêle nous pourrions observer la combustion du charbon comme un espace de temps qui s’écoule, un début et une fin , d’abord le charbon puis ses cendres . L’ordre naturel que peut rythmer l’horloge s’écroule car c’est la locomotive qui va traverser l’espace.

L’œuvre est une commande d’Edward James, mécène du surréalisme. René Magritte destinait la peinture à l’escalier de la maison de James, afin de donner l’impression que le train poignarde chaque personne passant devant, mais elle n’y sera jamais accrochée.