Au fil du Rhin suite 3

Avant d’arriver à Coblence, la fréquence des châteaux aperçus ne faiblit pas , sur une rive comme sur l’autre. (Un clic pour voir en grand).

Ci – dessous Ruprecht de Palatinat ( Robert 1) dont il est question pour le château de Stolzenfels , comte palatin du Rhin et fondateur de l’université de Heidelberg.

Le château de Stolzenfels, le plus clair dans la mosaïque , domine le village de Kapellen. Lors du siège sans succès de la citadelle de Coblence en 1688, il fut entièrement détruit par les Français. En 1823, la ville en fit don au prince impérial Frédéric Guillaume de Prusse qui le fit reconstruire suivant les plans de l’architecte Schinkel en ajoutant des bâtiments du côté de la montagne, les toits plats sont couronnés de créneaux dans le style anglais . L’édifice représente un exemple typique du style rhénan post- romantique. Si le zoom vous le permet, vous pourrez apercevoir une fontaine couronnée d’un aigle prussien et un mur extérieur peint , cette fresque représentant l’accueil de Ruprecht de Palatinat couronné roi à Rhens ( que vous pouvez voir sur la mosaïque en bas à droite ) en 1400.

Le deuxième château est celui de Rheinfels , en 1245 sous le comte Dieter V de Katzenelnbogen les premières pierres sont posées. C’est le seul château qui en 1692/93 résiste à l’assaut des troupes françaises . Mais en 1794 un commandant livre la citadelle à des troupes révolutionnaires françaises sans combattre. En 1798 après dynamitage il ne reste plus que des ruines . Ce fut pourtant autrefois la forteresse la plus imposante des bords du Rhin .

Nous arrivons maintenant à Coblence, impossible de ne pas remarquer ce téléphérique qui dessert la forteresse d’Ehrenbreitstein tout comme le deutsche Eck cette imposante statue au confluent du Rhin et de la Moselle. En 1897, neuf ans après la mort de l’empereur allemand Guillaume I , celui-ci a été honoré avec un monument signé de Bruno Schmitz surmonté d’une statue équestre géante représentant le défunt empereur. Sur le socle a été gravée une citation du poète Max von Schenkendorf  de Coblence : Nimmer wird das Reich zerstöret,/ Wenn ihr einig seid und treu! (« Jamais l’Empire ne sera détruit, tant que vous êtes unis et loyaux »).

à suivre….

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Au fil du Rhin , suite

Pour les mosaïques de photos n’oubliez pas de cliquer sur chaque photo pour la voir en grand .

Pour cette première journée de navigation, nous allons parcourir 297 kilomètres sur le Rhin jusqu’à Coblence. Tout d’abord ce qui nous frappe, c’est la forte circulation des bateaux sur le fleuve, de toute sorte, aussi bien les péniches de toute dimension que les tankers sans oublier les bateaux de tourisme.

De nombreuses activités industrielles sont présentes sur les berges mais bientôt nous découvrons d’autres paysages où le vin joue un rôle de premier plan. L’histoire de la viticulture rhénane remonte aux Romains qui ont su exploiter les avantages du sol et du climat de la région. Le Rheingau, la région de Rheinhessen et le moyen Rhin en sont le parfait exemple. De chaque côté du fleuve s’étendent des vignes à perte de vue, d’ailleurs, il m’est bien difficile de différencier celles de Bingen de celles de Rudesheim . Comme vous pouvez le constater les parcelles se jouent du relief avec une facilité déconcertante, je serais curieuse d’assister aux vendanges, la pente en effet est impressionnante.

Ci – dessous les ruines d’Ehrenfels s’élèvent parmi les vignes juste après Rudesheim dont j’aurai l’occasion de vous reparler car il est prévu de s’y arrêter .

Maintenant nous sommes sur le Rhin romantique ponctué de châteaux et croyez moi vous en apercevez un peu partout jusqu’à Coblence . Celui qui se trouve sur une île c’est la Maüseturm ( tour aux souris ), construite au 13 ème siècle comme tour de guet du château d’Ehrenfels. Deux théories s’affrontent pour le nom, l’une voyant en mausen l’action de guetter comme le chat guette la souris , l’autre explication serait liée à la fuite de l’évêque Hatto devant une horde de souris il aurait trouvé refuge dans la tour, mais rattrapé par ses poursuivants ses poursuivants l’auraient dévoré. Cet édifice est totalement détruit par les Français en 1689, en 1855 le roi Frédéric Guillaume de Prusse fit construire la tour dans un style néogothique, jusqu’en 1974 elle servait de station sémaphore à la navigation.

Avant d’arriver au célèbre rocher de la Lorelei nous apercevons de nombreux châteaux de part et d’autre du Rhin, celui de Trechtingshausen, celui de Lorch, de Kaub, d’Oberwesel, je vous laisse les découvrir ci – dessous

à suivre …

Au fil du Rhin, les premières heures.

Ayant choisi de ne pas stresser sur la route avec la conduite, nous voici tranquillement assis dans le train direction Strasbourg. La climatisation fonctionne dans ce ter, il n’est pas bondé, que demander de plus ? Nous devons rejoindre la gare fluviale par nos propres moyens, pas question cette fois – ci de prendre le tramway, d’importants travaux interrompent le trajet de la ligne adéquate. Ce sera donc taxi pour gagner le point d’embarquement. Au vu de la distance à parcourir à pied depuis la station du tram et de la chaleur en ce jour du 13 juillet, cette solution est nettement préférable.

Un tres bon accueil nous est réservé sur place et nous ne tardons pas à nous installer dans notre cabine climatisée. Après le diner, nous partons pour un tour de Strasbourg de nuit, en bateau mouche. Une ambiance complètement différente de la promenade de jour que j’avais faite avec la joyeuse équipe ( celle des amis blogueurs et blogueuses). L’éclairage des ponts et des édifices strasbourgeois est particulièrement bien pensé et souligne les différents types d’architecture. Une température optimale pour cette promenade, la légère brise calmant largement les ardeurs de la journée. Une excellente façon de visiter sans trop se fatiguer et rien ne vous empêche au retour de la croisière de consacrer plus de temps à tout ce que vous avez découvert au cours de cette promenade. ( Un clic pour voir les photos en plus grand )

Première nuit passée sur un bateau de cette taille, j’aurais du refuser le café servi après le diner, mais la vue est fort agréable quand le soleil se lève. De toute façon, je vais avoir du temps pour récupérer, car nous voguons déjà depuis quelques heures et le pont supérieur et ses transats nous tendent les bras. La porte que vous voyez sur les photos est celle du pont des Nibelungen de Worms, ville située sur la rive gauche du Rhin. Si vous ne connaissez pas cette chanson des Nibelungen un clic ici

à suivre…

Jeudi poésie des Croqueurs de mots

Zaza ( clic) à la barre de la quinzaine des Croqueurs de mots nous dit pour ce jeudi : Juste un petit poème concernant vos vacances d’été .

R êveries s’en vont crescendo

H ors du temps présent et glissent

I mpressions légendaires à vau l ‘eau

N imbées dans un ailleurs propice

Au fil de l’eau j’irai découvrir une partie du parcours allemand de ce fleuve , ses paysages embrumés, ses ruines médiévales, ses villes de légende.

Guillaume Apollinaire et Heine ont si bien chanté le Rhin, que je préfère leur laisser la parole .

Le mai, le joli mai, en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

( Alcools 1913 )

Et puis c’est sur il y a la Lorelei célébrée par Heine : Un poème appris par coeur il y a bien longtemps maintenant .

Ich weiß nicht, was soll es bedeuten,
Daß ich so traurig bin,
Ein Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.


Die Luft ist kühl und es dunkelt,
Und ruhig fließt der Rhein;
Der Gipfel des Berges funkelt,
Im Abendsonnenschein.

Die schönste Jungfrau sitzet
Dort oben wunderbar,
Ihr gold’nes Geschmeide blitzet,
Sie kämmt ihr goldenes Haar,


Sie kämmt es mit goldenem Kamme,
Und singt ein Lied dabei;
Das hat eine wundersame,
Gewalt’ge Melodei.

Den Schiffer im kleinen Schiffe,
Ergreift es mit wildem Weh;
Er schaut nicht die Felsenriffe,
Er schaut nur hinauf in die Höh’.


Ich glaube, die Wellen verschlingen
Am Ende Schiffer und Kahn,
Und das hat mit ihrem Singen,
Die Lore-Ley getan.

*****

Je ne sais dire d’où me vient
La tristesse que je ressens.
Un conte des siècles anciens
Hante mon esprit et mes sens.


L’air est frais et sombre le ciel,
Le Rhin coule paisiblement
Les sommets sont couleur de miel
Aux rayons du soleil couchant.


Là-haut assise est la plus belle
Des jeunes filles, une merveille.
Sa parure d’or étincelle,
Sa chevelure qu’elle peigne


Avec un peigne d’or est pareille
Au blond peigne d’or du soleil,
Et l’étrange chant qu’elle chante
Est une mélodie puissante.


Le batelier sur son esquif
Est saisi de vives douleurs,
Il ne regarde pas le récif,
Il a les yeux vers les hauteurs.


Et la vague engloutit bientôt
Le batelier et son bateau…
C’est ce qu’a fait au soir couchant
La Lorelei avec son chant