Défi 266 des croqueurs de mots .

Pour ce défi 266 des Croqueurs de mots, Durgalola ( clic) prend la barre et nous propose :

Ecrire un texte à partir de quelques lignes tirées du livre de Marie Gillet

« Aussitôt que la vie ».

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« Je suis partie de bon matin. J’ai pris ma décision après avoir ouvert les volets et regardé le ciel lisse vaquant simplement à son occupation de l’aube ; laisser la place au jour. L’air était pur et calme. Il allait faire très beau. Rien ne s’opposerait à la lumière. »

J’ai laissé la ville , son ronronnement continu, pour partir à la rencontre de la musique du silence sur les pentes boisées de la moyenne montagne.

Les sapins frissonnant sous les assauts d’Eole, m’escortent, au garde à vous sur le chemin des crêtes. Quelques géants vaincus n’ont pu résisté aux transes infernales du maitre des cieux, tels des baguettes de mikado ils gisent ça et là sur le chemin.

De chaque côté de la trouée, le vert se donne en spectacle, plus sombre , plus gai, il trône en abondance et se rit de la feuille flétrie. Parfois le compagnon rouge ( silène dioïque ) le ponctue de vieux rose.

La mousse en coussin s’incline sous la pression du pied me donnant l’impression de marcher sur de la ouate. Les fougères aux crosses à peine déroulées se rendent au bal de la futaie.

Je respire, hume , vibre aux échos de la nature. Impossible de ne pas entrer dans la ronde, les parfums de la vie partout me répondent. Assise un peu plus loin, je contemple les linaigrettes de la tourbière déployant leurs flocons d’ écume.

Mes yeux se portent aussi sur le friselis de l’eau, sur la myriade de diamants qu’elle véhicule sous la houlette de Phaebus. Loin des eaux du passé, je cueille une joie tout autre, celles de l’instant.

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Les mots :

Assez, constant, jamais, éclat, contester, hausser, passer, vivre

Son besoin de nature n’a jamais cessé, il est resté toujours aussi constant, l’obligeant à fuir la ville. Elle en a assez parlé de ce souffle, de cette respiration nécessaire , il ne contestait pas alors ce besoin impérieux . Alors, quand il lui annonce qu’il a trouvé l’appartement idéal, spacieux , en plein centre, proche de son bureau, avec une vue panoramique urbaine incroyable , elle tombe des nues .

Comment peut – il penser, ne serait – ce qu’une seconde, qu’elle pourra vivre sans fouler l’herbe tendre dès les premières lueurs du jour, sans le friselis du vent dans les branches des saules, sans l’éclat de lune se mirant dans la rivière, dans ce temple de pierre et de verre ?

Il hausse les épaules en lui affirmant que cette lubie lui passera une fois qu’elle sera installée dans ce qu’il nomme  » penthouse ».

Décidément, il n’a rien compris, bien plus qu’une nécessité, c’est une véritable passion qu’elle voue à la nature, aussi aucun argument ne résistera face à sa détermination, elle ne transigera pas.