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Avant de continuer notre échappée belle sur le Rhin , je voudrais revenir sur ce rocher célèbre , celui de la Lorelei . Symbole du Rhin romantique ce rocher schisteux situé entre Kaub et Saint Goarshausen voit le fleuve se resserrer à ses pieds en devenant en même temps plus profond. Jusqu’au 19 eme siècle ce passage était tres risqué pour les bateaux en raison des écueils et des tourbillons. Avant de le franchir trois sons de cloche invitaient l’équipage à la prière. Je ne les ai pas entendus sur notre bateau, mais par contre j’ai pu ressentir les effets des remous. Pour preuve vous pouvez apercevoir sur une de mes photos les gouttes sur la vitre de la cabine. L’écho que produit ce rocher est interprété comme la voix des esprits. Les légendes se sont donc aisément tissées autour de la Lorelei , notamment celle d’une enchanteresse qui par sa beauté et son chant fascine le coeur des bateliers. Envoutés par la belle, ils ne prêtent pas attention aux récifs et remous et leur embarcation se brise, sombrant dans les eaux du fleuve .

Le jeune comte héritier de la Rhénanie Palatinat devient sa proie , son père ordonne de capturer ou de tuer la responsable. Lorsque les soldats l’empechent de regagner sa grotte elle appelle son père, le Rhin, au secours. D’énormes vagues bouillonnantes d’écume emportent la jeune fille . Depuis plus personne ne l’a revue. Par contre les nuits de pleine lune, on peut entendre ce chant mystérieux décrit par les poètes de l’ère romantique dont le plus connu est celui de Heinrich Heine ( traduit ici par Pierre Le Pan) .
Je ne sais dire d’où me vient
La tristesse que je ressens.
Un conte des siècles anciens
Hante mon esprit et mes sens.
L’air est frais et sombre est le ciel,
Le Rhin coule paisiblement
Les sommets sont couleur de miel
Aux rayons du soleil couchant.
Là-haut assise est la plus belle
Des jeunes filles, une merveille.
Sa parure d’or étincelle,
Sa chevelure qu’elle peigne
Avec un peigne d’or est pareille
Au blond peigne d’or du soleil,
Et l’étrange chant qu’elle chante
Est une mélodie puissante.
Le batelier sur son esquif
Est saisi de vives douleurs,
Il ne regarde pas le récif,
Il a les yeux vers les hauteurs.
Et la vague engloutit bientôt
Le batelier et son bateau…
C’est ce qu’a fait au soir couchant
La Lorelei avec son chant.
J’ai découvert qu’il a été mis en musique non seulement par Listzt (voir ici ) mais aussi par Clara Schuman(voir ici ) et initialement aussi par Friedrich Silcher (voir ici ). C’est d’ailleurs cette dernière version que nous avons pu écouter sur le bateau interprétée par une jeune chanteuse.
Juste après ce rocher nous arrivons au niveau de St Goar an der Lorelei, relié à sa ville jumelle de St Goarshausen par un bac . Les deux villes doivent leur nom à St Goar un ermite qui vécut à l’emplacement de l’actuelle collégiale de St Goar . C’est ici que se développa l’un des plus anciens monastères d’Allemagne.
Vous pouvez apercevoir à St Goarshausen , cet ancien village de pêcheurs, de coquettes maisons et en surplomb le château fort de Katz .





à suivre