Jeudi poésie

Martine à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine nous laisse libre pour le thème de ce jeudi.

Je vous propose cette fois ci une fable non revisitée de Jean de La Fontaine :

L’Amour et la Folie .

Tout est mystère dans l’Amour,
Ses flèches, son carquois, son flambeau, son enfance:
Ce n’est pas l’ouvrage d’un jour
Que d’épuiser cette science.
Je ne prétends donc point tout expliquer ici:
Mon but est seulement de dire, à ma manière,
Comment l’aveugle que voici
(C’est un dieu), comment, dis-je, il perdit la lumière;
Quelle suite eut ce mal, qui peut-être est un bien
J’en fais juge un amant, et ne décide rien.

La Folie et l’Amour jouaient un jour ensemble:
Celui-ci n’était pas encor privé des yeux.
Une dispute vint : l’Amour veut qu’on assemble
Là-dessus le conseil des Dieux;
L’autre n’eut pas la patience;
Elle lui donne un coup si furieux,
Qu’il en perd la clarté des cieux.

Vénus en demande vengeance.
Femme et mère, il suffit pour juger de ses cris:
Les Dieux en furent étourdis,
Et Jupiter, et Némésis,
Et les Juges d’Enfer, enfin toute la bande.
Elle représenta l’énormité du cas;
Son fils, sans un bâton, ne pouvait faire un pas:
Nulle peine n’était pour ce crime assez grande:
Le dommage devait être aussi réparé.
Quand on eut bien considéré
L’intérêt du public, celui de la partie,
Le résultat enfin de la suprême cour
Fut de condamner la Folie
A servir de guide à l’Amour.



*

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Jeudi poésie

Martine à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine nous demande pour ce jeudi de revisiter une fable de La Fontaine .

Je vous propose avec cette rediffusion de parodier  » Le chien qui lâche sa proie pour l’ombre  » ( voir ici l’original) .

L a femme  qui lâche l’époux  pour l’amant 

*

Chaque   homme   se   trompe  ici  bas

On     voit  courir   après le bel amant

Tant   d’épouses   qu’on   ne   sait   pas

La plupart du temps d’où vient cet allant.

*

Au  début  de  l’histoire,  il  faut  les renvoyer.

Cette femme qui sur un mur facebook aperçut

La  photo de l’époux , se vit de suite trompée,

La   colère   monta   et  la  vengeance  conçut.

À  toute  peine  elle  n’opposa  pas  son  corps,

Et  n’eut  pas  de  mal   à  trouver  réconfort .

Je me suis dit aussi que « la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf » (voir ici ) méritait aussi une autre version :

Une femme toute en rondeur vit un squelette

Qui lui fit vraiment regretter sa taille ,

Elle, qui ne refusait jamais les chouquettes,

Contracte son ventre, tous les muscles tiraille

Pour atteindre un semblant de minceur

Disant : voyez j’y suis presque consœur

 » Et comme ceci , combien de centimètres encore ?

Beaucoup – là c’est bon ? -que nenni – j’y suis là ?

Bien sur que non , vous êtes loin de mon score »

Elle bloqua si bien son air qu’elle trépassa

La mode peut se révéler un sinistre présage

Toute femme voulant rogner ses rondeurs

Pour y arriver, peut aussi y laisser son coeur

En ne renonçant point à ce réel esclavage.