Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.

Comme Covix la semaine dernière, j’ai choisi de vous proposer ce samedi des œuvres d’une école se situant dans ma ville, à savoir donc l’école de Metz.

Tout d’abord une vue de Metz de Laurent – Charles Maréchal

Même si les paysagistes sont rares au sein de ce mouvement lorrain on sent l’intérêt pour l’environnement chez certains d’entre eux . L Maréchal n’a pas méprisé le paysage, même s’il était fort préoccupé par la figure . Sur ce pastel l’artiste nous livre une vision de sa ville vue depuis St Julien les Metz. Malgré la présence sur ce tableau des bateaux et des chevaux traversant à gué la rivière , l’ensemble est plutôt épuré. Ville lointaine hérissée de clochers, Metz n’est plus la cité militaire et bourgeoise à l’animation commerçante importante. Lointaine, elle est baignée d’une lumière douce et grise qui nous renvoie au poème de Verlaine .

Metz aux campagnes magnifiques,
Rivière aux ondes prolifiques.
Coteaux boisés, vignes de feu.
Cathédrale toute en volute.
Où le vent chante sur la flûte.
Et qui lui répond par la
Mute,
Cette grosse voix du bon
Dieu !

Ci – dessous un autoportrait de Maréchal sur vitrail qui a bien failli ne jamais entrer au au musée de la cour d’or de Metz , voir son histoire ici

Un autre artiste de l’école de Metz mérite aussi qu’on s’intéresse à lui , il s’agit d’Auguste Rolland , le peintre de Rémilly qui a consacré l’essentiel de sa production aux paysages lorrains. Il y a chez cet artiste qui choisit de vivre à l’écart de la ville, comme les peintres de l’école de Barbizon, un authentique amour de la nature comme en témoignent les pastels ci – dessous .

Cavalier et amazone (1850) pastel

Sangliers courant dans la neige (1857) pastel

Chien épagneul et perdreaux pastel

Une petite partie de la fiche que lui a consacrée mon mari .

ROLLAND   Auguste

Metz 1797 – Rémilly (57) 1859

Pastelliste, peintre, architecte et sculpteur  

Fils d’un notaire et propriétaire terrien issu d’une longue lignée de notaires et de tabellions ; oncle par alliance d’Emile MICHEL* qui épousa en 1855 une de ses nièces ; oncle de Claire GANDAR*.

Aîné de six enfants, il passa ses premières années dans la propriété familiale de Rémilly, il fréquenta à partir de 1810 le collège de Sarreguemines avant de se rendre en 1813 dans la capitale pour y préparer au lycée Napoléon l’Ecole polytechnique. Les événements de 1814 l’ayant fait renoncer à la carrière militaire, il poursuivit ses études à Heidelberg, où il réalisa des dessins sur les bords du Neckar tout en suivant des cours d’allemand et de perspective, puis à Strasbourg où il devint bachelier ès lettres en 1818 et bachelier en droit l’année suivante. Il se retourna ensuite à Paris où il obtint sa licence de droit en 1821, année où il prêta serment comme avocat devant la cour de Metz, avant de faire des stages à Metz et à Nancy. En 1826, il renonça au barreau et, pour satisfaire sa passion pour le dessin, s’installa dans la capitale où il étudia pendant deux ans l’architecture auprès de Jean-François Ménager, ancien prix de Rome qui devint en 1830 architecte de la ville de Paris

Auguste ROLLAND peignait occasionnellement à l’huile, plus rarement à l’aquarelle, mais, avant tout attiré par le dessin, il trouva la synthèse de la ligne et de la couleur dans le pastel qui convenait mieux à son tempérament spontané. C’est dans cette technique qu’il fut remarqué par les critiques parisiens : « M. Rolland a donné au pastel les dimensions les plus grandes ; il l’a presque élevé à la dignité du tableau à l’huile. Plusieurs de ses paysages sont d’une vérité frappante. Vous sentez les Alpes, vous retrouvez la Suisse. Ses personnages, ses animaux, sont représentés au naturel. On n’aurait jamais cru que le pastel pût arriver à un pareil résultat ».  Jules JANIN (1839)

A ses débuts, il céda à la tentation romantique des paysages montagnards et des scènes de genre d’inspiration historique. Il se cantonna ensuite à la représentation de la nature mosellane, en particulier les forêts et les étangs de la vallée de la Nied dont il sut si bien rendre la poésie et le charme discret. Nul n’exprime mieux que lui l’atmosphère de la campagne lorraine qu’il anime de rares personnages et de nombreux animaux, qu’il s’agisse du bétail ou des bêtes sauvages que le chasseur passionné qu’il était connaissait mieux que personne. « En possesseur heureux des bords de la Nied, en architecte et en planteur, il voulut ajouter l’élégance à la naïveté traditionnelle des scènes rustiques, et rencontra dans la poursuite de cet idéal de remarquables effets décoratifs ; en explorateur ardent des marais et des bois, il saisit les habitudes de nos gibiers et créa de toutes pièces le paysage des chasseurs lorrains. »  Eugène GANDAR (1863)

Il dessina aussi au pastel quelques portraits et de remarquables natures mortes de gibier.

Sa plus jeune sœur ayant épousé en 1826 Joseph Désiré Bernard, propriétaire de la faïencerie des Islettes, en Argonne, A. Rolland y séjourna en 1838 et dessina, dans la lignée des caricatures de GRANDVILLE, le décor d’une série de huit assiettes de faïence intitulée Les tribulations du pêcheur à la ligne.

Il n’oublia pas sa formation d’architecte et mit ce talent au service de sa commune, réalisant en particulier les plans d’un nouveau clocher (détruit en 1944) et d’une mairie-école de style Renaissance que l’on peut encore admirer aujourd’hui. Il signa aussi en 1859 ceux de la mairie de Herny.

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