Le tableau du samedi

Pour le  tableau du samedi, initié par Lady Marianne et poursuivi par Lilou et Fardoise, un clic sur le logo.

Fardoise nous propose de nous intéresser à « nos chères têtes blondes » .

J’ai choisi un tableau de Jean – Baptiste Fresez

Un charmant tableau où l’artiste se plait à rendre toute la délicatesse de la dentelle , leur transparence, le bouffant du tissu mettant bien en valeur les bras potelés de l’enfant.

Pour mieux connaitre ce peintre luxembourgeois surtout connu pour ses paysages, je vous propose la fiche de mon mari .

Longwy 1800 – Luxembourg 1867

Peintre, dessinateur, professeur de dessin et de peinture

Fils d’un modeleur en faïence.

Son père, originaire d’Audun-le-Tiche (57), était employé à la faïencerie BOCH de Septfontaines à Luxembourg, ville qu’il quitta pour Longwy à la suite de la prise de la forteresse par les Français en 1795.

Sa famille étant de retour à Septfontaines en 1802, Jean-Baptiste fréquenta l’école de dessin de la faïencerie puis fréquenta le cours de dessin de Pierre MAISONNET à Luxembourg. En 1814, il fut embauché comme peintre sur terre de pipe à la manufacture BOCH de Mettlach (actuelle Sarre). Le décès de son père en1818 l’incita à entrer l’année suivante comme commis chez un architecte luxembourgeois tout en poursuivant l’étude du dessin auprès de François Joseph MAISONNET, fils de son maître précédent. En 1822, il fut admis à l’Académie de peinture et de dessin de Bruxelles qui lui décerna deux ans plus tard le diplôme de capacité à l’enseignement. Il devint alors professeur à l’Ecole municipale de dessin de Luxembourg. Profitant de ses vacances pour étudier les grands maîtres à Anvers, il se vit attribuer en 1826 le diplôme de grande capacité par l’Académie des beaux-arts de cette ville. Il fit ensuite plusieurs voyages d’études à Paris (en particulier auprès de Charles Caïus RENOUX, spécialiste des architectures, et de l’aquarelliste Jean-Baptiste Louis HUBERT), à Bruxelles, en Allemagne et en Hollande (1841).

Marié en 1838 avec Barbe BRIMMEYER, il fut nommé en 1841 professeur de dessin et de peinture à l’Athénée royal de Luxembourg. Cette même année, des paysages à l’aquarelle offerts à Guillaume II, roi des Pays-Bas et grand-duc de Luxembourg, lui valurent de recevoir des bagues de diamants et de brillants. Il cumula dès lors les honneurs : membre de la Société des Beaux-arts de Gand (1844), chevalier de l’ordre de l’Aigle rouge de Prusse (1858) et de la Couronne de Chêne du Luxembourg (1859). Il fit aussi partie de la Société archéologique du Grand-Duché de Luxembourg, de l’Institut des Beaux-arts de Bruxelles et de la loge maçonnique « les Enfans de la Concorde fortifiée » dont faisait également partie Léon LYON*. Il avait obtenu la nationalité luxembourgeoise par option en 1848 et se vit attribuer en 1852 une médaille de vermeil à l’exposition de l’industrie et des arts de Luxembourg. A la suite du décès de l’homme d’affaires Jean-Pierre PESCATORE fin 1855, il fut chargé avec Auguste MARC* d’expertiser l’importante collection dont celui-ci avait fait don à la ville de Luxembourg.

Avant tout dessinateur, FRESEZ se consacra au portrait mais représenta surtout de nombreux sites du Grand-Duché réalisés à la mine de plomb, souvent sur papier de couleur et rehaussés de blanc. Ces vues pittoresques s’inscrivent dans la ligne du paysage romantique, alliant la précision du détail et le désir de restituer une atmosphère, en particulier dans la représentation des châteaux en ruines. Certaines ont été utilisées par Villeroy et Boch pour la décoration d’une série d’assiettes.

Un certain nombre de ses dessins consacrés à la ville de Luxembourg ont été lithographiés par le Belge Paul PLAUTERS et publiés en 1828, 1829 et 1839 (Bruxelles, Dewasme-Pletinckx).

C’est également d’après ses dessins que fut réalisé un ouvrage dédié au prince Henri des Pays-Bas :

  • Album pittoresque du Grand-Duché de Luxembourg (30 dessins lithographiés par Armand CASSAGNE, imprimés à Paris par LEMERCIER), Luxembourg, V. Hoffman, 1857 (réédit. Luxembourg, Linden et Hansen, 1932 puis ibid., Edouard Kutter, 1968)

Après son décès, sa veuve envoya au palais des Tuileries un exemplaire de cet album, ce dont elle fut gratifiée d’une médaille d’or.

Il peignit aussi des paysages à l’aquarelle et occasionnellement à l’huile, technique dans laquelle il réalisa des portraits où « il se plaît à mettre en évidence la beauté des tissus, la transparence des dentelles et divers autres agréments vestimentaires de ses modèles ». 

Jean-Luc KOLTZ (1989)

FRESEZ doit être considéré comme le fondateur de l’école artistique luxembourgeoise. Au cours de sa longue carrière d’enseignant, il forma de nombreux élèves dont deux nés en Lorraine : Nicolas LIEZ* et Auguste MARC*.

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