J’ai lu

Quatrième de couverture

Lui, dix-huit ans, fils de bonne famille, solitaire et rêveur. Elle, sans âge, sans domicile, abîmée par la vie et l’alcool. Tout les sépare.
Pourtant, un jour, rue du Bac, à Paris, leurs chemins se croisent. Contre toute attente, une extraordinaire amitié se noue. De celles qui changent une vie. De celles qui forgent à jamais une personnalité.
Saisir sa chance, affronter le mystère familial qui le hante, c’est ce que Célestine va transmettre à Martin. Et plus encore…

Une tres belle histoire d’amitié entre Martin et Célestine que rien au départ ne semble rapprocher.  Leur point commun, être passionnés par l’écriture. Un roman qui nous invite à ne pas juger et surtout à se nourrir des autres. Progressivement cs deux là vont apprendre à s’apprivoiser et la vie de Martin en sera complètement changée .

Extraits :

« Martin ne peut plus regarder les SDF comme avant ou plutôt il ne peut plus ne pas les regarder. Il est affolé par leur nombre. D’où viennent-ils ? Comment vivent-ils ? Il y en a partout : ceux du métro qui déclament d’une voix monocorde le récit de leur déchéance, ceux qui ne disent rien, mornes et abattus, accrochés à leur bouteille comme à une bouée de sauvetage, puis ceux qui sont trop saouls pour être conscients, étendus ivres morts à même le trottoir, baignant dans leur crasse, et qu’on enjambe avec indifférence. Partout, ils sont partout, la paume tendue à la sortie des grands magasins, sur les bancs publics, devant la queue des cinémas, aux feux rouges. On ne peut leur donner d’âge, car ils sont sans âge, sans identité, sans domicile. »

« les bourgeois, eux, me voient même pas, ils s’en foutent d’une cloche pépée ou mecton, parce que pour eux un clodo c’est pareil qu’une crotte de chien, faut l’éviter, faut pas marcher dessus, c’est tout. « 

« – Dis, tu m’aimes, Martin ?
– Oui, je vous aime, Célestine.
– Tu m’aimes comment ?
– Je vous aime d’un amour sincère et respectueux, comme l’amour d’un enfant pour un parent.
– Et moi, j’t’aime comme si je t’avais tricoté, j’t’aime comme si je t’avais porté dans mon ventre ! »

Quatrième de couverture

Cette « Traversée des temps » affronte un prodigieux défi : raconter l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman. Faire défiler les siècles, en embrasser les âges, en sentir les bouleversements, comme si Yuval Noah Harari avait croisé Alexandre Dumas. Depuis plus de trente ans, ce projet titanesque occupe Eric-Emmanuel Schmitt. Accumulant connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, créant des personnages forts, touchants, vivants, il lui donne aujourd’hui naissance et nous propulse d’un monde à l’autre, de la préhistoire à nos jours, d’évolutions en révolutions, tandis que le passé éclaire le présent.
« Paradis perdus » lance cette aventure unique. Noam en est le héros. Né il y a 8000 ans dans un village lacustre, au cœur d’une nature paradisiaque, il a affronté les drames de son clan le jour où il a rencontré Noura, une femme imprévisible et fascinante, qui le révèle à lui-même. Il s’est mesuré à une calamité célèbre : le Déluge. Non seulement le Déluge fit entrer Noam-Noé dans l’Histoire mais il détermina son destin. Serait-il le seul à parcourir les époques ?

Un excellent roman qui nous prend par la main pour nous faire vivre aux côtés de Noam , notre ancêtre. Vous allez vivre une véritable Odyssée , celle de l’humanité où le savoir se développe, les pensées évoluent . L’auteur tente de nous expliquer l’homme, son attitude parfois paradoxale à la fois lâche et courageux , ses sentiments, ses espoirs . Tous les sujets seront abordés avec clairvoyance, immigration, environnement, climat, nomadisme comme sédentarisation, affection comme amertume, amour comme mort, tout cela avec cette plume toujours aussi affutée .

extraits

« Nous sommes aveugles au monde parce que aveuglés par nous-mêmes. Nous sommes sourds au monde parce que assourdis par nous-mêmes. La rêverie nous sauve en nous rendant au monde. »

 » Par la qualité de son verbe et de son regard, il transformait tout lieu en décor, toute situation en scène, tout évènement en aventure, tout récit en suspense. Qualité suprême, il parvenait à rehausser chaque personne en personnage ; il m’attacha à des êtres que je n’avais jamais vus, que je ne fréquenterais pas, dont je me réjouissais d’apprendre le bonheur, dont je pleurais de découvrir le trépas. »

Des colonnes de migrants, j’en ai croisé pendant des siècles. Non seulement elles n’ont jamais cessé, mais elles ont crû avec le temps. Leur fréquence a augmenté, ainsi que le nombre de marcheurs qui les composent, passant de cette trentaine d’individus à plusieurs centaines, plusieurs milliers, plusieurs millions. A ceux qui doutent que l’humanité s’améliore, je signale ce progrès indiscutable ! Aujourd’hui, sur les écrans, j’aperçois des familles hagardes qui échappent aux coups d’une tyrannie ou aux bouleversements du climat ; lorsque j’arpente Beyrouth, je rencontre des Syriens cherchant à s’éloigner des terroristes qui les asservissaient, des bombardements qui détruisaient leur ville, de la famine, de la pauvreté, de l’injustice, du chaos. L’exode relève de la condition humaine.
Pourtant, ceux qui ne fuient pas refusent cette réalité. Provisoirement à l’abri, campés sur leur terrain ainsi qu’un chêne dans le sol, prenant leurs pieds pour des racines, ils estiment que l’espace leur appartient et considèrent le migrant comme un être inférieur doublé d’une nuisance. Quelle bêtise aveugle ! J’aimerais tant que l’esprit de leurs aïeux circule en eux, pour leur rappeler les kilomètres parcourus, les transhumances sans fin, la peur au ventre, l’incertitude, la faim. Pourquoi, au fond de leur chair, ne subsistent pas les souvenirs de leurs anciens qui survécurent au danger, à l’hiostilité, à la misère, aux guerres ? La mémoire de ces courages ou de ces sacrifices auxquels ils doivent leur vie les rendraient moins sots. S’ils connaissaient et reconnaissaient leur histoire, leur fragilité constitutive, la volatilité de leur identité, ils perdraient l’illusion de leur supériorité. Il n’existe pas d’humain plus légitime à habiter ici que là. Le migrant, ce n’est pas l’autre ; le migrant, c’est moi hier ou moi demain. Par ses ancêtres ou par ses descendants, chacun de nous porte mille migrants en lui.

« Si, de tout temps, on a craint les phénomènes physiques – l’écrasement d’une météorite géante, les éruptions volcaniques, la propagation d’un virus mortel-, on redoute actuellement les nuisances humaines. Non seulement l’emploi de l’atome déchainerait un cataclysme à travers une troisième conflit mondial, mais des manipulations criminelles ou accidentelles entraîneraient aussi bien une pandémie ravageuse qu’un crash informatique, et, par effet domino, une faillite des structures bancaires, des systèmes sécuritaires. Inéluctable, incontrôlable, la surpopulation amène la famine, tandis que le réchauffement climatique provoque l’effondrement. »

Quatrième de couverture

L’une vient de donner naissance à une petite fille arrivée trop tôt. Elle est minuscule, pourtant elle prend déjà tellement de place. L’autre vient de voir ses grands enfants quitter le nid. Son fils laisse un vide immense, mais aussi son chien farfelu. L’une doit apprendre à être mère à temps plein, l’autre doit apprendre à être mère à la retraite.
C’est l’histoire universelle de ces moments qui font basculer la vie, de ces vagues d’émotions qui balaient tout sur leur passage, et de ces rencontres indélébiles qui changent un destin.

Un livre qui ne laisse vraiment pas indifférent . Vous passez des rires aux larmes en un temps record. Je n’ai eu aucun mal à me glisser dans la peau de Lili ( le fiston né prématuré ayant fait un séjour d’une quinzaine de jours en néonat ) ni dans celle d’Elise qui voit son univers changer après le départ de ses enfants.

Un livre plein de tendresse, d’émotion vraie et d’humour .

Extraits

« Vous avez mis au monde votre fille, mais pas uniquement. J’ai la joie de vous présenter votre petit deuxième : il s’appelle Angoisse. C’est un enfant vorace, qui se nourrit essentiellement de larmes, de peur et de colère, à toute heure, à tout endroit, il n’est jamais rassasié. Il souffre du syndrome d’abandon, il ne tolère pas qu’on le laisse seul, la nuit, le jour, il sera là, près de vous. Il se peut que vous le trouviez également égocentrique, c’est normal. Il a besoin de toute l’attention, toute la lumière. Pour s’en assurer, il se manifeste régulièrement, avec une nette préférence pour les moments où on ne s’y attend pas. Je ne vous cache pas qu’il n’est pas facile à vivre, mais c’est la tradition. Il est offert à tous les nouveaux parents, en guise de bienvenue. C’est le secret le mieux gardé de la parentalité. »

« Nous sommes tous les mêmes, sur la ligne de départ, c’est en route que nous différons. Les uns seront chaussés de souliers confortables, les autres seront ralentis par un sac à dos déjà trop lourd. Les uns auront un vent de bienveillance dans le dos, les autres seront pris dans des bourrasques de violence. Les uns sont nés sous une bonne étoile, les autres sont nés, tout court. »

« On dit qu’il est impossible de prendre la douleur des autres. C’est vrai. Ce serait formidable, si on pouvait la confier momentanément à quelqu’un, le temps de reprendre son souffle, ou la partager pour en distribuer des petits bouts autour de soi. »

Publicité