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Lilou nous propose pour deux semaines » les petits métiers »
J’ai choisi » Au lavoir » d’Antoine Vierling

Quatre lavandières en pleine action dans ce lavoir , une jeune fille est présente, la bassine remplie de linge prêt à être séché. Chaque lavandière s’affaire sur sa planche , les manches sont retroussées, le battoir et le savon sont à portée de main. Mais en général le linge était préalablement lavé à la cendre et à l’eau chaude, au lavoir les lavandières le rinçaient et l’essoraient. Elles le tapaient pour l’essorer , un travail répétitif tres fatiguant mais qui pouvait se faire à plusieurs et qui permettait les discussions. Attention à ne pas oublier la hiérarchie dans cette présence au lavoir, la plus ancienne blanchisseuse avait sa place réservée près de la fontaine , là où l’eau était la plus claire .
Pour en savoir plus sur ce peintre lorrain , je vous propose la fiche de mon mari
Antoine Vierling
Nancy 1842 – Nancy 1917
Peintre, pastelliste, dessinateur et professeur de dessin et de peinture
Fils d’un charcutier originaire de Saverne et d’une Nancéienne ; père de Georgette VIERLING*.
Il perdit sa mère à quatre ans et son père deux ans plus tard. Il fréquenta à Nancy l’Ecole municipale de dessin et de peinture sous la direction de Louis LEBORNE* puis de Charles SELLIER*. Selon Théodore VÉRON, il sortit du collège à seize ans « pour entrer dans les affaires jusqu’à vingt ». Reçu à l’Ecole nationale des beaux-arts en 1866, il fut l’élève du graveur en médailles Jean Baptiste Eugène FAROCHON et compléta sa formation dans l’atelier privé de Léon BONNAT. Après des débuts à l’exposition de la SLAA en 1866, il présenta ses œuvres au Salon parisien à partir de 1869. De retour à Nancy après la guerre de 1870, il s’installa définitivement rue de la Visitation et épousa en 1872 Barbe MOURQUIN, une employée de commerce fille d’un ancien couvreur. L’année suivante, il figurait au Salon des Artistes français et à celui des Refusés, ce qui semble surprenant. Il ouvrit en 1882 un cours de dessin, peinture et aquarelle et s’adjoignit en 1895 Pierre BARBIER (ex-contremaître chez Emile GALLÉ) qui y enseigna la marqueterie. Il dirigeait aussi un cours de dessin à la Malgrange et fut nommé officier d’Académie en 1902. Il perdit successivement sa fille unique en 1899 puis son épouse en 1902 et se remaria en 1905 avec Marguerite ANDRÉ, de dix-huit ans sa cadette.
VIERLING cessa ses envois au Salon parisien en 1880 mais participa très régulièrement au Salon de Nancy pendant près d’un demi-siècle. Il figurait en 1891 à la première exposition de l’Association des Artistes lorrains dont il fut longtemps président. Il prit aussi part aux expositions d’Epinal en 1881 et 1888 (médaille de bronze), de Saint-Dié en 1894, de Gérardmer en 1896 (il faisait partie du comité), de Remiremont en 1902 et 1913 ainsi qu’à celles de l’Union des artistes de Lorraine à Metz en 1903 et de Longwy en 1914. Il participa avec une aquarelle au Livre d’or offert par la Lorraine à la Russie en 1893. C’est lui qui dessina la couverture du Bulletin des sociétés artistiques de l’Est pour l’année 1898.
Il avait reçu la médaille de 1870 et fut président de l’Association des anciens élèves de l’Ecole nationale des beaux-arts.
Artiste polyvalent, il pratiquait l’huile, le pastel, l’aquarelle et même la peinture décorative et sur faïence. Il était membre de la Société lorraine de photographie.
S’il céda parfois à la tentation de la « grande peinture » avec quelques toiles inspirées de l’histoire, d’œuvres littéraires romantiques ou de la Bible, il puisa l’essentiel de ses sujets dans la réalité. Il se consacra essentiellement au portrait et au paysage, peignant inlassablement la vallée de la Meurthe dans les environs de Bouxières-aux-Dames où il possédait une maison de campagne. Au tournant du siècle, il s’inspira aussi de la région de Nice. Il se consacra parallèlement de genre : scènes d’intérieur et travaux des champs. On lui doit même quelques natures mortes de fleurs. Un aspect de son œuvre pose problème : à partir de 1872, il exposa des portraits de jeunes mauresques, des scènes de harem et de bain oriental qui laissent supposer un voyage en Afrique du Nord dont nous n’avons pas trouvé de trace.
Ses débuts furent diversement appréciés par la critique. Marius CHAUDELIN ne goûta guère sa Judith et Holopherne refusée par le jury du Salon de 1873 mais loua le portrait de femme qui y figurait : « Cet artiste possède de sérieuses qualités d’exécution : sa touche st ferme et sa couleur ne manque pas d’une certaine puissance. […] M. Vierling est un peintre avec lequel il faudra sans doute compter lorsqu’il aura appris à composer avec goût ».
« M. Vierling doit étudier Géricault et Delacroix, et je lui prédis un grand avenir, car il est doué pour le grand art. » Théodore VÉRON (1877).
VIERLING devint un coloriste subtil à la touche délicate. Injustement oublié, il était viscéralement attaché à sa région natale. « Il savait traduire avec beaucoup de délicatesse les aspects laiteux de notre atmosphère lorraine qui enveloppe les êtres et les choses d’un voile léger, même dans les jours les plus radieux. » L’Etoile de l’Est (1917).
Un autre tableau de cet artiste « les vendanges »
