Défi 259 des Croqueurs de mots

ABC ( clic) à la barre du bateau des croqueurs de mots, pour ce défi 259, nous dit :

Tenues de soirée pour crépuscule, laisser vous guider par ce que vous inspire ces deux photos

Tenue de soirée, défi 258 :

Elle ne pouvait s’empêcher de regarder encore et encore les photos prises avec son portable ce soir – là. Comment aurait – elle pu se douter que ce serait la dernière fois qu’elle contemplerait la luminosité si particulière du soleil léchant de ses derniers rayons ambrés la silhouette des arbres . Peu à peu, les nuages avaient emporté avec eux les braises de ce feu vivifiant , ne laissant à l’horizon que la longue traine cotonneuse de la nuit proche .

Depuis, elle n’avait plus aucun contact avec l’extérieur, aucune fenêtre ne s’ouvrait dans la pièce où elle demeurait prisonnière. Elle essayait de se souvenir de ce qui s’était passé juste après la dernière photo. Un homme était arrivé sans bruit derrière elle alors qu’elle prenait les clichés. Une main sur sa bouche , une pression sur sa gorge et elle sombra immédiatement dans l’inconscience. Elle était bien incapable de raconter la suite. Elle avait mis un certain temps à réaliser ce qui lui arrivait tant le sang cognait à ses tempes avec force. Kidnappée ! Elle devait impérativement prévenir quelqu’un, car elle n’avait pas l’intension de moisir longtemps dans ce trou à rat. Le portable, glissé dans sa poche, lui procura un espoir, mais bien vite abandonné quand elle s’aperçut qu’un brouilleur de réseau empêchait tout contact avec l’extérieur.

Quand enfin, au bout de ce qui lui semblait une éternité, la porte s’ouvrit, elle sut qu’elle ne reverrait jamais plus les pentes boisées des Vosges, les corridors de sapins élancés menant aux cascades rugissantes. Elle n’entendrait plus les sons feutrés propagés par les flocons immaculés.

Elle avait fui l’Afrique où, dans son pays, le conflit se ravivait sans cesse entre deux camps adverses. Elle avait marché, marché, traversant de nombreuses contrées avec les migrants. Puis un jour, elle s’était arrétée en France dans le Nord – Est. Elle pensait que son tortionnaire, ce soldat violeur qui la voulait comme butin, avait abandonné ses recherches. Même s’ il s’était lancé à ses trousses, il n’irait pas la chercher dans cette ferme isolée des crêtes. Elle se trompait.

Il n’avait pas pris la peine de cacher son visage, il était là en face d’elle un sourire narquois aux lèvres. Il n’avait pas digéré l’affront de sa fuite, avait mis tout en œuvre pour suivre sa trace et là, maintenant, il voulait la voir trembler avant de la ramener au pays. Elle serait à jamais le trophée de sa chasse.

Tenue de soirée, défi 258 :
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Publié par

giselefayet

Mots , images , mouvements, impressionnent ma plaque sensible et la communication en est le révélateur le plus puissant . Citation favorite : " Être libre ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaines , c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres." Nelson Mandela

20 réflexions au sujet de “Défi 259 des Croqueurs de mots”

  1. Pauvre jeune femme. Quelle imagination. J’aime cette histoire inspirée par un coucher de soleil. On pourrait en faire un roman. Bisous

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  2. Je lis et j’ai froid dans le dos pour elle, une histoire terrible qui malheureusement pourrait être réelle. Tu l’as si bien décrite que l’on voit la scène se dérouler devant nos yeux sans pouvoir agir… Nous sommes à peine réconfortés par la beauté du coucher de soleil…
    Bonne semaine !

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  3. tant le coucher de soleil est luxueux tant le sort de cette jeune femme est dramatique
    n’être qu’une proie est d’une terrible cruauté

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  4. Ca m’évoque les faits divers d’yl y a quelques années avec ces jeunes femmes enfermées pendant des années et qui n’ont dû leur salut qu’à une erreur de leur tortionnaire.
    Ca n’a rien d’invraisemblable ce que tu nous as écrit.
    Bonne semaine.

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  5. Histoire violente où le passé qui semblait enseveli, ressurgit.
    Si beaucoup de migrants viennent à cause de la pauvreté, d’autres ont vécu des moments violents.
    Bises

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  6. Je compte sur toi pour nous raconter et nous réconforter, en disant que le soleil couchant dardant ses chauds rayons de soleil dans les yeux de son ravisseur celui-ci ferma les yeux un instant et la belle en profita pour s’échapper ! Que veux-tu ton récit si bien écrit que ça donne froid dans le dos et à mon âge, c’est comme pour les enfants, j’ai besoin que les histoires se terminent bien 🙂 Bises

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  7. De jolies photos ……mais une terrible histoire!!
    J’espère que la jeune femme en réchappera.
    Bises et bonne après-midi, Jazzy.

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